Cet article analyse les modèles de mariage des immigrés Français installés en Argentine (Tandil) entre 1850-1914, en même temps qu'il donne matière à réflexion sur les limites et les apports de la problématique matrimoniale en tant qu'indicateur d'intégration à partir de l'apport conceptuel des autres disciplines sociales. Le travail est basé sur des registres de naissance et de mariage et sur des techniques de démographie historique, ce qui permet de cerner le comportement des immigrés en leur totalité et non seulement des mariages légalement constitués. L'étude du choix matrimonial n'est pas totalement valide si l'on ne tient pas compte des pratiques propres au pays d'origine, et plus spécialement de la composition du groupe et de modèles d'arrivée. Deux conclusions sont à retenir : le lien entre comportement endogamique et exogamique et le type de migration (individuelle ou chaîne migratoire), et le caractère plus exogamique concernant les aires rurales.