Ce texte part de la distinction à effectuer entre la mobilisation des identités collectives et la culture, en tant qu'objet d'études de l'anthropologie. Celle-ci est considérée comme un processus dynamique destiné à unifier et à obtenir d'être reconnu de la part d'un ensemble de sujets qui, faute de cela, seraient voués à demeurer dans l'hétérogénéité et la domination subie. Les chansons pupulaires, illustrées ici par le rebeiko et le raï, fournissent un très bon exemple de ce processus, qui se développe indépendamment des normes officiellement instituées et souvent, à leur encontre. Le raï et le rebeiko, issus des milieux marginaux et stigmatisés, ont trouvé une légitimité en devenant des symboles de résistance aux dominations et aux menaces politiques (l'armée allemande, puis les colonels precs pour le rebeiko, l'islamisme et la nomenklatura algérienne pour le raï). Puis ils ont été internationalement reconnus, grâce, en particulier, à leur adoption par les diasporas constituées par les émigrés. (résumé de la revue)
L'auteur compare, sur le plan institutionnel et idéologique les projets d'éducation interculturelle dans différents pays européens.
La présence «discrète» des Portugais a été le fait de la plupart des membres d'une communauté soucieuse de réussir le projet migratoire. Mais ces stratégies, qui ont permis aux parents de maintenir discrètement leur identité culturelle, sont aujourd'hui remises en question par les jeunes. Les nouvelles formes de mobilités et d'interaction entre le Portugal et la France ainsi que les opportunités socio-économiques offertes sur le marché européen renforcent le désir de visibilité de jeunes portugais. Ils conservent certes un statut de minoritaire mais ils tentent néanmoins d'obtenir en même temps promotion économique et reconnaissance culturelle.
Dans le concept : communauté il existe un grand décalage entre le discours des sciences sociales, qui se réfère aux sociologies anglosaxone et allemande, et celui des acteurs sociaux. Aux yeux des immigrés en France, la communauté repose essentiellement sur l'adhésion et la participation d'ordre individuel, variables selon les personnes et les situations. Le communautaire apparaît alors comme un espace de négociation et de re-définition.
Alors que la société américaine admet les communauté ethniques antagonistes, c'est la combinaison d'adhésion à une expression identitaire collective et d'individualisation des choix qui caractérise désormais en France, la pratique religieuse des minorités ethniques issues de l'immigration.
Quelles sont les spécifités des communautés Asiatiques du Sud-Est par rapport aux communautés des immigrations majeures que la France à connue; Quelles sont les caractéristiques de l'intégration de ces communautés dans les sociétés occidentales; Peut-on parler de la particularité de la représentation, du discours et de la pratique de conservation de l'identité de ces communauté; Peut-on analyser le schéma identitaire intégratif de cette communauté en terme de projet migratoire.
Les réactions que suscite le racisme se situent entre deux pôles:-une idéologie à combattre par le discours,-une contre-violence, le racisme correspondant à une libération des pulsions. L'auteur «théorise» cette opposition en distinguant un racisme «structurel» (qui renverrait à l'histoire longue : antisémitisme, colonisation...), et un racisme «situationnel»; le recours à la dialectique est nécessaire pour rendre compte de cette bipolarité.
Savoirs et recherches sur les processus identitaires et les structures d'appartenance des immigrés en France, problématique et synthèse. L'approche phénoménologique : la difficulté de cerner «l'objet identitaire», le malentendu faisant des migrations et des appartenances des phénomènes et faits sociaux. L'approche du politologue : critères de légitimité et d'appartenance, interprétation de l'idéologie et de l'histoire du nationalisme. Le marxisme, l'imaginaire de la nation aux Etats-Unis, les pratiques d'exclusion sociale et les mythes d'intégration. Les approches pluridisciplinaires et les propositions épistémologiques, selon la psychologie sociale, la raison, les relations interculturelles, la sociologie, et l'ethnologie.
L'auteur fait le point sur les études relatives aux rapports entre le champ religieux et les groupes issus de l'immigration en France.
Réflexion sur la place des langue et culture d'origine dans le tissu social, culturel et éducatif en France, replaçant, dans un cadre théorique et historique, les interrogations des pouvoirs publics et des militants des associations sur : les fondements de l'enseignement de la langue et de la culture d'origine, les enseignants (ELCO) et les obstacles rencontrés.
Après avoir fait état d'une relative autonomie des trajectoires et des projets identitaires des Portugais en France, l'auteur nous propose une prospective des appartenances sans la faire étroitement découler des hypothèses d'ordre économique que l'entrée du Portugal dans la CEE permettrait de formuler. 1) L'hypothèse la plus conforme au «modèle italien» (assimilation relativement rapide et radicale) correspondrait à l'adoption d'une attitude pluraliste de la part des Français, pendant que s'étiolerait l'influence culturelle du Portugal; 2) l'hypothèse du maintien ou du développement d'une affirmation publique de l'identité portugaise en France correspondrait à la promotion des ressources symboliques d'identification (langue, pratiques populaires), qui prolongeraient le sentiment d'affiliation à la communauté d'origine; 3) l'adoption par le pays de résidence d'une politique du «refus des différences» serait favorable à la reproduction d'identités plus proches d'un pôle existentiel; 4) l'hypothèse d'une jeunesse portugaise remobilisée à la fois par l'échec d'un souhait d'intégration et par la fidèlité perpétuée à un pays qui affirme sa vitalité culturelle est la moins probable de toutes.
L'auteur recense les institutions universitaires et centres de recherche traitant des questions de relations interethniques en France et montre les carences et échecs de ces lieux qui sont mal connectés et les spécialistes mal reliés. Il avance l'idée que l'obstacle majeur réside dans la dimension fondamentalement interdisciplinaire et propose de réactiver la mission de la Commission Nationale pour la Recherche Interethnique (CNRI) et de redéfinir sa composition pour contribuer à structurer et stabiliser le réseau des universitaires engagés dans ce champ de recherche.
Analyse de ce qu'on a appelé "la deuxième génération" dans les années quatre-vingt « L'énorme majorité des millions d'enfants et d'adolescents de la deuxième génération en Europe occidentale appartiennent désormais aux pays industriels avancés qui devront les intégrer »
Pour s'interroger sur le devenir des communautés d'origine étrangère en Europe occidentale, on est tenté de recourir à des paradigmes d'inspiration évolutionniste pour extrapoler du passé au futur en termes à la fois simples et foncièrement optimistes. Mais on peut démontrer leur caractère inadéquat en discutant le cas apparemment le plus favorable aux prévisionx assimilationnistes, celui de l'insertion des Italiens en France. De la nécessité de fonder de telles prospectives sur des modèles dialectiques plutôt que linéaires. On privilégie alors l'opposition entre deux types de processus sociaux et culturels : d'une part, les pressions institutionnelles qui tendent à l'homogénéisation culturelle mais produisent souvent des «effets pervers»; d'autre part, les mobilisations identitaires. Celles-ci sont analysées au niveau de la collectivité-comme c'est le cas pour la dynamique des mouvements associatifs-et à celui de l'individu-lorsqu'elles dépendent de la loyauté existentielle à l'égard du groupe d'origine.