Le droit de l'étranger d'avoir une vie familiale normale n'est pas reconnu comme tel dans les textes de loi. Il n'existe pas de sources juridiques écrites, nationales ou internationales qui énoncent clairement les droits de l'étranger en famille. Le droit au regroupement familial et les conditions d'entrée et de séjour des ressortissants étrangers sur leur territoire limitent sensiblement le droit de mener une vie familiale. D'où les questions de Mylène Nys qui confronte le droit familial au droit des étrangers
L'auteur rappelle que la liberté de circulation et l'établissement est une innovation relative du Traité de Maastricht, puisqu'elle figurait déjà dans les traités fondateurs et qu'elle s'est peu à peu universalisée depuis, n'étant plus réservée aux travailleurs mais, formellement au moins, ouverte à tous. La « constitutionnalisation » de cette liberté est loin pourtant de résoudre les difficultés qu'elle soulève. Sa mise en oeuvre suppose en effet, sinon une politique positive, du moins la levée de toute une série d'entraves, de restrictions, d'interdictions posées par les Etats. A examiner les obstacles subsistants, on est contraint de reconnaître que cette liberté reste marquée par ses origines : car si les travailleurs en jouissent généralement sans encombre, les membres de leurs familles, les étudiants, les citoyens sans emploi en général qui ne peuvent faire état de revenus ou de couverture sociale suffisants, sont encore souvent empêchés d'exercer cette liberté. Avant de devenir un droit de citoyenneté proprement dit, il faudra encore que dans la pratique il soit réellement individualisé et détaché des motifs économiques qui lui ont donné naissance.