Analyse des politiques d'« affirmative action » (discrimination positive) menées aux Etats-Unis et comparaison avec le modèle français d'intégration.
Ce dossier regroupe des articles traitant 1) du droit des minorités tsiganes en Europe (revendications minoritaires, protection juridique, contradictions internes) à l'appui de textes de référence produits par des organisations internationales ; 2) des Tsiganes en tant que minorité ethnique (discrimination, droits civiques, éducation) ; 3) de la loi hongroise sur les minorités ; 4) de la Charte du Conseil de l'Europe sur les langues régionales et minoritaires (le texte, la position de la France, le discours raciste, les modalités de ratification).
Sans rien omettre de la gravité de la crise actuelle révélée par les émeutes de Los Angeles en mai 1992, ce livre présente ce qui a été accompli durant 30 années de combat pour les droits civiques des minorités aux Etats-Unis. Plusieurs thèmes sont ainsi analysés : 1) l'Amérique multi-ethnique : l'immigration et les politiques d'intégration; 2) l'égalité des droits : les droits civiques, l'accès au service public, au logement et à la participation politique; l'origine et le rôle de l'«Affirmative Action», en tant que politique d'intégration qui s'efforce de promovoir les minorités à tous les niveaux du corps social et dans toutes les institutions proportionnellement à ce qu'elles représentent dans l'ensemble de la population; 3) briser le cycle de la pauvreté : la politique sociale, l'éducation, la prévention de la délinquance.
L'Amérique fait figure de contre-modèle social avec les immenses écarts entre riches et pauvres, les faiblesses du système de protection sociale, la ségrégation entre groupes raciaux et ethniques. Mais le pays des ghettos est aussi le pays qui continue d'accueillir et d'intégrer des centaines de milliers de nouveaux immigrés chaque année. Selon l'auteur, de nombreux Noirs appartiennent maintenant aux classes moyennes et les politiques d'intégration comme "Affirmative Action" ont transformé la société en profondeur. L'ouvrage analyse la crise révélée par les émeutes qui se sont produites à Los Angeles au mois d'avril 1992 et présente ce qui a été accompli durant trente années de combat pour les droits civiques.
Parallèlement à l'adoption des lois sur les droits civiques pour lutter contre le racisme, s'est développée au Etats-Unis une réflexion plus large qui a conduit ce pays à prendre en compte une discrimination dite indirecte ou sociétale. La société américaine reconnaissait ainsi que l'appartenance à un groupe racial et ethnique minoritaire demeurait en soi un handicap. La lutte contre les discriminations rejoignait là celle contre les inégalités sociales. Aussi fut-il mis en place des politiques d'Affirmative Action, ou traitement préférentiel des minorités.
Pour en finir avec leur passé raciste, les Etats-Unis ont adopté, dans les années 60, plusieurs grandes lois civiques. Mais il est vite apparu que ces lois ne suffiraient pas pour battre en brèche la discrimination dont sont victimes les minorités ethniques. Dès lors, une politique délibérée de promotion des minorités a été développée au travers des programmes dits «d'affirmative action». Indéniablement, cette politique d'intégration a porté ses fruits en favorisant l'émergence d'une importante classe moyenne noire. Par extension, ces programmes ont aussi favorisé l'intégration des immigrants, car ceux-ci sont assimilés aux minorités quand ils sont asiatiques, et-ou de race noire. Mais, face à l'aggravation des problèmes sociaux et des tensions interethniques dans les ghettos, comme en ont témoigné les récentes émeutes de Los Angeles, les réponses apportées par «l'affirmative action» apparaissent aujourd'hui dramatiquement insuffisantes. L'heure est à la relance des politiques sociales, de santé et d'éducation, si éprouvées durant la décennie conservatrice.
Ce rapport décrit la ségrégation par l'habitat et son origine à Los Angeles. Il explique que la mobilité de la population active en général et la population active en particulier ont créé depuis la dernière guerre mondiale dans les villes industrielles des Etats-Unis une forte demande de logements bon marché. Celle-ci, orientée par les conseils municipaux et les professionnels de l'immobilier a conduit à l'installation de vagues d'arrivants vers des quartiers d'accueil spécialisés par race. Il s'agissait de promouvoir "l'homogénéité et la compatibilité" entre résidents.