Sur la scène politique, la nation est devenue à nouveau un enjeu politique majeur. Pour les uns, et pas seulement à l'extrême droite, celle-ci serait gravement menacée par le rôle croissant des ensembles supranationaux et le multiculturalisme. Pour d'autres, face à cette vision nationaliste de la nation, il importe de restaurer une vision humaniste, soucieuse de concilier ouverture et culture. Pour cela, quelle meilleure voie que de revisiter les multiples apports qui, au fil de l'histoire, ont peu à peu constitué et enrichi le patrimoine commun des Français. C'est dans cette perspective que la Ligue de l'enseignement a demandé à des intellectuels éminents de présenter, à l'intention d'un large public, les grands héritages historiques qui ont contribué à forger l'imaginaire républicain. Ce bref essai propose ainsi de précieux axes de réflexion à tous ceux qui ont le souci, en interrogeant l'histoire de la culture politique française, de maintenir une certaine idée de la nation contre le nationalisme.
Analyse diachronique du droit de cité ou de citoyenneté accordé à l'étranger dans l'empire romain, lequel a connu un accroissement démographique tel qu'il a permis l'inclusion de nouveaux citoyens et conféré l'égalité des droits ou certains droits politiques aux esclaves affranchis comme aux populations conquises et ceci parallèlement à un système de droits fondés sur la filiation.
Mise en site historique du concept de laïcité, principe constitutionnel de la république française mais aussi principe éthique et idéologique dont l'acception-compréhension sont historiquement et culturellement déterminées et doivent nécessairement se montrer évolutives. Ce qui est en jeu aujourd'hui, dans la réactualisation de ce débat, c'est bien, au-delà du statut du religieux, la place de l'islam en France, un islam débarrassé de ses charges fantasmatiques qui pourrait enfin gagner, une fois «désidéologisé» y compris du point de vue des musulmans eux-mêmes, son autonomie par rapport à la sphère politique.