L'analyse de la participation sociale des femmes africaines en France, engagées à partir des années quatre-vingt dans des associations, traduit un désir de citoyenneté dans l'espace public. Outre le profil des militants déterminé par le niveau d'études et l'origine urbaine antérieure au regroupement familial (Guinée, Afrique équatoriale) sont décrites les activités de médiation à caractère conjugal ou familial et d'intermédiaires avec le milieu institutionnel local. Créatrice de lien social, cette vie associative s'investit également dans des réseaux communautaires européens.
L'objet de cet article est de cerner la manière dont les associations féminines africaines de la région lyonnaise participent au processus d'intégration socio-familiale ainsi que les modalités selon lesquelles il se réalise. Pour ce faire, l'auteur met en évidence les différentes stratégies mises en oeuvre et les dynamiques qu'elles sont susceptibles d'engendrer. La mobilisation associative féminine est étudiée en tant que renforcement du lien communautaire (lieux d'entraide et de convivialité, support d'activité économique), en tant que médiation (formation et accès à l'emploi, information et réflexion, éducation et scolarité des jeunes) et en tant que creuset d'une nouvelle citoyenneté (mobilisation féminine et renouveau du mouvement associatif africain régional, reconnaissance et partenariat institutionnel, valorisation de l'identité africaine, échanges culturels et incidences des initiatives féminines sur les pays d'émigration).