Ouvrage consacré aux populations situées entre deux cultures. Que se passe-t-il lorsqu'un individu est amené à quitter son pays et sa culture pour aller vivre au sein d'un pays associé à une autre culture ? Où pour le dire encore autrement, qu'arrive-t-il à des personnes de la première comme la seconde génération issues de l'immigration et qui se trouvent soudain entre ici et là-bas, entre sphère privée et sphère publique, entre deux langues et deux cultures ?
Cet ouvrage résulte d'une recherche pluridisciplinaire à l'université Marc Bloch de Strasbourg. Il associe des enseignants-chercheurs et membres du CNRS de Paris, Poitiers, Toulouse et Liège à une proposition de réponse collective à la question suivante : Sur quels fondements reposent la survie et le dynamisme de ces acteurs mal connus du jeu économique que sont les immigrés ? Depuis le début du 20ème siècle, des immigrés créent des entreprises dans des secteurs délaissés par les populations d'accueil : habillement et confection entre les deux guerres, artisanat du bâtiment puis épicerie, alimentation et restauration. Ces hommes et femmes incarnent une figure de la modernité en ce qu'ils parviennent à travers leurs activités commerciales à combiner l'attachement à une communauté d'origine et l'entrée dans le monde des techniques et des marchés. Ce tour d'Europe occidentale passant par les différents quartiers strasbourgeois révèle que le succès de ces entreprises relève d'une nécessaire exploitation de la solidarité familiale.
Montre que les deuxième et troisième générations d'enfants de harkis ne se singularisent plus des autres jeunes issus de l'immigration que par leur rapport à la mémoire collective de leur famille.
Une recherche de terrain qui présente : le portrait d'une vingtaine d'enfants de harkis rencontrés en Alsace et dans le Vaucluse, la mémoire personnelle des pères, l'instrumentalisation de la mémoire collective, la mémoire parentale et l'identité problématique des enfants.
Plus de trente cinq ans après la fin de la guerre d'Algérie, la population franco-musulmane rapatriée ne devrait pas être considérée comme une communauté. Cet article présente un travail sur les biographies d'une vingtaine d'enfants de harkis rencontrés en Alsace et dans le Vaucluse. Les problèmes d'identités de ces enfants s'apparentent aux différentes formes de silence qui planent au-dessus de cette population. La plupart d'entre eux ont été confrontés à trois dénis de mémoire : par une double occultation nationale, aussi bien en France qu'en Algérie, au sujet de la guerre ; du fait de l'incapacité des harkis à s'exprimer collectivement ; par le refus catégorique de la plupart des pères d'évoquer en famille leur passé. Aussi, l'auteur évoque les modalités de l'instrumentalisation d'une mémoire collective ayant contribué au passage de cette population d'une image de coupable à celle de victime. Aujourd'hui, après plusieurs générations, on peut encore se dire fille ou fils de harki, on peut encore être désigné ou s'autodésigner comme harki. Autant de cas de figures que de stratégies individuelles visant respectivement à mettre en avant un aspect caché de son identité, à stigmatiser ou à restaurer sa dignité.
Selon l'auteur, la diversité des problèmes d'identité des enfants de Harkis s'explique, en tout cas en partie, par les différentes formes de silence qui existent autour et au sein de cette population. Ce silence s'apparente, en fait, à trois types de déni de mémoire : un, par une double occultation nationale aussi bien en France qu'en Algérie, au sujet de la guerre. Deux, du fait de l'incapacité des Harkis à s'exprimer collectivement. Trois, par le refus catégorique de la part de bien des pères d'évoquer en famille leur passé.
D'une rive à l'autre de la Méditerranée, il persiste une suspicion contre les Harkis. En Algérie, ils sont toujours considérés comme des traîtres. En France, depuis 1954, une partie de l'opinion publique les identifie comme des collaborateurs. A l'inverse, les principaux intéressés, de même que leurs enfants, se sentent plutôt comme des victimes. Depuis plus d'une trentaine d'années, les Harkis ont une singulière destinée : ils sont exilés parmi la population maghrébine et vivent ainsi un double exil.
Au sommaire de ce dossier : l'organisation du culte musulman dans certains pays de l'Union européenne; l'organisation de la religion musulmane en France; sociologie de l'islam en Alsace; les attentes des groupes musulmans de Mulhouse; la politique de la ville de Strasbourg et l'islam; la situation des communautés musulmanes en Alsace et en Moselle; le statut des cultes non reconnus et les procédures de reconnaissance en droit local alsacien-mosellan; les musulmans dans la cité; synthèse des travaux; bibliographie : l'islam en Europe. Relevons également, hors dossier, l'article suivant : "la liberté religieuse dans les textes internationaux".