Si la méthode nominative a permis d'étudier les expériences quotidiennes des immigrés, ce fut l'ordinateur qui rendit possible l'analyse de ces données. Dans cet article l'auteur rend compte d'une recherche sur l'immigration espagnoles à Buenos Aires sur la base de données réunies à partir d'archives de recensement à Buenos Aires (1855, 1869, 1895), d'archives de police des Espagnols suspects d'être anarchistes, de registres d'associations (une de travailleurs de chemin de fer et plusieurs associations d'immigrés), de registres de baptême et de mariage des églises à Buenos Aires, des interviews, ainsi que des actes de registre civil de sept municipalités espagnoles et des recensements espagnols.
Dans cet article, l'immigration espagnole en Argentine est visualisée du point de vue de l'attitude à l'égard des étrangers de la part des Argentins. Des changements frappants sont enregistrés tout le long d'un siècle approximativement, depuis la hispanophobie (pendant le premier temps de l'Indépendance) jusqu'à la hispanophilie (ou préférence passionnée) qui, paradoxalement, atteint son sommet dans la ferveur populaire pour le Centenaire de l'Indépendance. L'auteur vérifie par ailleurs la qualité et l'ambivalence sous-jacentes pendant toute la période concernée. Les effets de ces différentes attitudes des nationaux sur les aspects socio-économiques du processus de l'adaptation des immigrés espagnols sont aussi analysés.