Etude du parcours de deux grands sportifs issus de l'immigration italienne en France au cours de l'entre-deux-guerres : le cycliste Alfredo Binda et le boxeur Primo Carnera. Champions du monde l'un et l'autre dans leurs disciplines respectives, leur trajectoire et les discours qui les accompagnent présentent des analogies, mais aussi des singularités que l'auteur analyse ici. Au passage de l'ombre à la lumière, du statut de migrant à celui de sportif reconnu, s'ajoute la question de l'identité nationale telle qu'elle est perçue en France, mais aussi telle qu'elle est vécue par ces deux champions.
L'histoire de l'immigration italienne en France se confond avec une histoire d'intégration. Toutefois, cette intégration n'a pas suivi un cours linéaire en raison notamment de la versatilité entre acceptation et rejet de l'opinion publique française à l'égard des migrants italiens. Si les relations politiques avec l'Italie et la situation économique en France influent sur l'opinion, celle-ci se détermine aussi selon l'appartenance à une catégorie sociale et la nature des contacts établis avec les migrants. Les préjugés, qui participent à la structuration des représentations de l'altérité souvent très en amont du processus d'élaboration, ne sont pas imperméables aux circonstances.
Etude des dossiers d'expulsion (1922-1935) du département des Alpes-Maritimes des Italiens, Piémontais et Liguriens, militants ou sympathisants communistes, envisagée comme une violation de la liberté d'opinion et d'expression. L'auteur examine l'engagement et les activités politiques de ces immigrés au sein du parti communiste français et s'interroge sur le fondement réel de l'activisme comme motif d'expulsion. Il y voit un critère additionnel et discriminant, mais non unique, renforçant les préjugés qui affectent les étrangers dont le comportement n'est pas conforme aux normes sociales fixées par le voisinage.