Le narrateur, qui a quarante-cinq ans, habite un hôtel très modeste à Paris, où il mène une vie d'expédients. Sa rêverie - sa torpeur plutôt - achoppe sur une idée qu'il veut refuser mais qui s'impose. Celle de cette fille qu'il a eue une vingtaine d'années auparavant, et qu'il a, comme sa jeune mère, abandonnée. Reviennent alors, irrépressibles, les souvenirs de sa propre enfance en Kabylie, avant que son père - pour lui un inconnu - ne le fasse venir en France quand il avait sept ans, pour une vie difficile. Même si le texte ne le dit pas explicitement, on comprend que cette acceptation - donc le vrai deuil - d'une enfance récusée parce que le souvenir en était une nostalgie intolérable, va permettre à l'homme mûr d'assumer la totalité de son destin.
Ce dossier présente ces jeunes qui sont français, de parents maghrébins, et sont environ 1 million. Pour 90 d'entre eux, ils habitent les cités des banlieues. Dix ans après la Marche pour l'Egalité, qu'est devenue cette génération, comment voit-elle la société française et comment se voit-elle dans celle-ci. Ce sondage confirme que l'intégration progresse, mais révèle aussi que l'intégrisme musulman fait 14 d'adeptes. Quel poids la crise économique et sociale a-t-elle sur leurs choix ? Quel rôle intégrateur les femmes jouent-elles ? Y a-t-il une culture beur ? Telles sont les questions posées dans ce dossier.
Tarik Hadjaj a treize ans lorsque commence le roman, orphelin de mère et dont le père est alcoolique, il connait l'errance dans Paris et la banlieue. Emprisonné trois ans à la suite d'un coup monté qui tourne mal, il va ensuite connaître l'amour, puis de nouveau la solitude pour enfin devenir amnésique à la suite d'un accident de voiture.