A partir de quatre clés interprétatives, socio-culturelle, du contrôle social, socio-politique et du système de justice pénale français, l'auteur s'attache à décrire les mouvements d'inversion du système normatif en système ségrégatif et d'inversion du rapport à la loi qui produit des "hors la loi". De fait, les jeunes Maghrébins de France sont dès leur plus jeune âge en situation de crise, individuelle et sociale, ce qui engendre des rapports conflictuels qui peuvent déboucher dans la délinquance, produit du double trouble de l'identité et du rapport qu'ils entretiennent avec la loi. La question du sida interroge la finalité et le sens de l'exil des parents, tandis que le risque lié à la toxicomanie et la transgression sexuelle sonnerait la fin de l'errance des jeunes. Les problématiques se construisent autour de la dynamique conflictuelle, qui permet de comprendre la nature des antagonismes et de décrire comment ils s'agrègent, induisent les crises et éclatent en conflits. Les victimes du sida sont alors les figures emblématiques d'une "immuno-déficience culturelle, sociale et politique".
Quel sens des migrants de culture musulmane donnent-ils au mal du sida dans une logique d'exil. C'est à cette question que tente de répondre l'auteur à travers une analyse des comportements culturels du travailleur arabo-musulman. Les représentations de la maladie répond à un modèle culturel où les mythes, les croyances et les symboles doivent être décryptés.