L'auteur aborde les traits spécifiques des cultures locales, où les gens perçoivent les migrations soit comme un danger, soit comme un déni de leurs droits. Selon ce chercheur, il est essentiel de distinguer les migrations nomades en ce qu'elles font partie du rituel de la culture, et les migrations démographiques traduisant le flux ou le reflux de la population pour des raisons variées. Cette distinction pose la question du racisme et de l'exclusion dans les sociétés occidentales. Ces phénomènes ne seraient-ils pas dus à un accroissement de la partie sédentaire en Europe ? La phobie du nomade se manifeste comme une aversion envers tout ce qui le rappelle, puisqu'il a toujours été ressenti comme un désordre et une transgression. La phobie vis-à-vis de ceux qui sont proches de "nous" mais qui ne comptent pas pour "nous", n'est pas la phobie de l'étranger, car le nomade n'est pas un étranger, il est plutôt un double autochtone. Cette phobie a pris aujourd'hui une extension alarmante dans tous les pays où vivent les Tsiganes. La crise économique et politique ne peut pas cacher la spécificité de la partie de population nomade dans les sociétés où l'on commence à brûler les maisons de ces derniers et à provoquer leur départ.