Le voyage trouve son aboutissement dans la rencontre avec un ailleurs qui transforme son réalisateur, qu'il soit effectué pour des raisons économiques, migratoires, politiques ou touristiques. Il permet de mieux connaître les ressorts de la vie et c'est autour de ces questions que des cliniciens, chercheurs et artistes ont réfléchi pour un ouvrage pluridisciplinaire.
Ce livre, fait de documents humains, est né de rencontres à la consultation de psychiatrie transculturelle dans le service de psychopathologie de l'enfant et de l'adolescent, de l'hôpital Avicenne. Avicenne est un hôpital universitaire de l'assistance publique de Paris, créé au temps de l'Algérie française, inauguré en 1935, il s'appelait alors l'hôpital "Franco-Musulman". Il a adopté le nom d'Avicenne, en arabe Ibn Sinâ, l'un des grands personnages du monde musulman, à la fois, médecin, philosophe, poète et musicien. Des thérapeutes de cet hôpital, des expérimentés, des plus jeunes, des femmes et des hommes d'origines culturelles et linguistiques multiples, racontent ici le parcours qui les a amené à la consultation transculturelle.
Les demandeurs d'asile, fuyant des actes de violence allant jusqu'à la torture, arrivent en France asphyxiés par leurs souvenirs, pour y vivre en premier lieu une période d'attente, faite d'espoir et d'angoisse. Cette étude sur les enfants de demandeurs d'asile se veut anthropologique, psychologique et transculturelle et d'autre part sociologique.
Présentation de la revue L'autre, revue de clinique, de psychopathologie, d'ue clinique qui se nourrit de toutes formes de l'humain, philosophie, littérature, rencontres... d'une clinique ouverte sur le monde, sur les mondes ; d'une clinique qui cherche à sortir de ses propres références pour mieux comprendre la complexité et mieux soigner. L'objectif est de montrer que la compréhension de la complexité humaine et des processus à l'oeuvre sur le plan individuel et culturel, processus conscients voire inconscients parfois, loin de nous encombrer nous aident à affiner nos actions et à les humaniser, à les rendre plus semblables, plus proches de ceux qu'elle prétend aider.
Pourquoi en France sommes-nous incapables de penser la différence culturelle et l'exil, incapables d'intégrer ces données, quand c'est nécessaire, dans nos systèmes de soins La question polémique est la suivante : faut-il proposer aux immigrés des dispositifs de soins psychiatriques ou psychologiques spécifiques, qui tiennent compte de leurs origines culturelles L'ethnopsychanalyse cherche à créer des lieux de soins qui prennent en compte les singularités de chaque situation, les détracteurs de l'ethnopsychanalyse le refusent. Ils considèrent que l'introduction de la culture des patients dans les consultations menace la clinique psychologique et par là même l'unité républicaine. Tenants et détracteurs de cette innovation qu'est l'ethnopsychanalyse sont engagés dans de vives controverses opposant de manière caricaturale des universalistes (tous pareils) et des relativistes (tous différents).
Les cinq auteurs, sage-femme, médecin, psychiatres, s'attachent à la condition des parents ou des futurs parents en situation d'exil et particulièrement à celles des mères pour qui la maternité est une épreuve et un sujet tabou dans de nombreuses cultures. Les auteurs nous engagent au métissage des pensées et des pratiques quand naissent en France des bébés venus d'ailleurs.
Cet ouvrage reprend les grandes lignes des travaux du séminaire qui a eu lieu en octobre 1994 au Centre International de l'Enfance (CIE). Outre un état des lieux en ce qui concerne les enfants réfugiés dans le monde, on trouve en début d'ouvrage un rappel du cadre général de la protection juridique et de la protection sociale à travers l'évocation des instruments internationaux et nationaux et la Convention Internationale des Droits de l'Enfant. Viennent ensuite un certain nombre de contributions de chercheurs et de cliniciens qui nous aident à comprendre les enfants réfugiés et leur famille et l'impact que la guerre et leur situation de réfugiés peuvent avoir sur leur développement. On trouve enfin quelques exemples concrets de programme d'assistance aux enfants réfugiés et à leurs familles.
Les travaux actuels sur la psychopathologie de la petite enfance sont essentiellement axés sur l'étude du développement des interactions entre le bébé et sa mère. Des études récentes montrent l'importance du rôle du père dans les relations enfants-parents dans la transmission de la tradition. L'auteur évalue la fonction des représentations culturelles dans l'établissement des interactions précoces entre le bébé et ses partenaires, y compris leurs dysfonctionnements. Pour modifier des interactions dysharmonieuses parents-enfants en situation migratoire, il est nécessaire d'agir d'abord sur celles qui existent entre les parents et leur système culturel d'appartenance.
La psychiatrie transculturelle traite également la dimension culturelle du désordre, de sa prise en charge et l'analyse des fondements psychiques. Sa méthode originale est le complémentarisme entre la psychanalyse et l'anthropologie. Elle jette un nouveau pont entre le clinicien et son patient, entre les médecines traditionnelles et les traitements modernes, entre la culture et le psychisme. Cette approche trouve des applications en situation de migration, notamment pour les enfants déchirés entre la culture des parents et celle du pays d'accueil.
La notion d'enfant exposé est utile pour analyser la psychopathologie des enfants de migrants, en effet ceux-ci sont plus vulnérables car confrontés à un changement de pratique culturelle ou valeurs culturelles pour lequel leurs parents ne peuvent les guider.
L'objet général de cette recherche clinique est d'étudier l'évolution de deux groupes d'enfants, les uns nés de parents autochtones, les autres de parents ayant vécu un évènement migratoire. Dans ce cadre, une hypothèse a été dégagée : il s'agit, dans une population à haut risque psycho-social, de montrer que le facteur «migration des parents» est un facteur de risque supplémentaire et spécifique.
Le propos de l'auteur concerne ici la vulnérabilité psychologique à laquelle est exposé tout enfant né en «terre d'exil», après le «grand voyage» de ses parents.
Dans la première partie de ce chapitre sont analysés les effets psychologiques, voire psychopathologiques, de la migration sur la dyade mère-bébé, et leurs conséquences pour le développement de l'enfant, tant d'un point de vue théorique que d'un point de vue clinique (l'essentiel du matériel clinique provenant de la consultation d'ethnopsychiatrie, à l'Hôpital Avicenne en France (Seine-Saint-Denis, Bobigny). Dans la seconde partie, sont présentées les structures familiales en Afrique Noire, en Asie et au Maghreb, en particulier du point de vue du rôle qu'elles jouent sur le style des conduites de maternage, la prime éducation et les modes de garde du petit enfant.