Ce fut une immigration différente, non plus européenne, mais "Impériale". Des chiffres : 600 000 "mobilisés", dont la moitié de maghrébins, environ 300 000 "travailleurs libres" (Annamites, Malgaches, ...) ; et une légende à effacer, celle de la "chair à canon" : moins de 4 pour cent connurent les combats du front. Sous encadrement français, il y eut aussi bien de la vaillance enthousiaste ("pour la patrie") que de la résistance. Les travailleurs civils, on les employa surtout dans les usines d'armement (16 pour cent), et aussi un peu partout (agriculture,...). Le regard de l'autre : les regards furent réduits, teintés de paternalisme, d'un certain racisme ("tous des paresseux") du côté français, du reproche de la concurrence ouvrière ("briseur de grève", "jaune"), du fantasme sexuel. Du côté "indigène", ce furent surtout des lettrés, les évolués, qui opposèrent une attitude de rejet. Un bilan : une efficacité très inégale, des traces durables dans les mentalités des deux côtés. (Résumé de la revue)