Les auteurs se sont appuyés sur l'enquête INSEE "Situations défavorisées" et ses extensions au quartier, pour étudier le chômage des jeunes en relation à leur lieu d'habitation (le "délit de sale adresse"). Ils se sont limités à des jeunes entre 18 et 29 ans, actifs (démographiquement : en âge de travailler) et habitant une agglomération où existe déjà un quartier prioritaire. Le fait d'habiter dans un quartier en difficulté peut être lié de façon directe au fait d'être au chômage, dans le sens que les personnes qui ont des ressources moindres peuvent être amenées à s'installer dans certains de ces quartiers, et que les actifs ayant un emploi peuvent, à l'inverse, quitter ces zones pour s'installer ailleurs. L'âge influe sur la probabilité de se retrouver au chômage, selon ce qu'on sait du rôle de l'ancienneté sur le marché du travail : à diplôme égal, une ancienneté supérieure entraîne une meilleure insertion dans l'emploi. Il semble alors qu'en plus des déterminants classiques du chômage, l'origine géographique ait un effet fort sur la probabilité qu'ont les jeunes de trouver un emploi, plus que le fait d'habiter un quartier pauvre.