Ce travail socio-anthropologique a pour objet le dispositif industriel constitué autour de la région marbrière de Carrare (Toscane). Les phénomènes observés, sur la base d'enquêtes menées en France et en Italie, ont été resitués dans leur perspective historique. La recherche a d'abord mis en évidence la part active prise par les étrangers selon des modalités diverses dans le développement du dispositif, et l'articulation dynamique de ces apports avec les migrations/mobilités des marbriers carrarais. C'est à Carrare que se jouent les dynamiques identitaires et socio-économiques les plus décisives.
Plus que phénomène spatial, la ville est carrefour des mobilités quotidiennes, résidentielles et migratoires. Les multiples territoires circulatoires qui se superposent dans le temps des villes coïncident rarement avec les centralités locales, obligeant ainsi à sortir de l'opposition entre gens d'ici et gens d'ailleurs et penser la trans-citoyenneté de demain.
L'article évoque les premiers résultats d'une recherche menée sur la communauté des professionnels du marbre de la région de Carrare (Toscane). Il présente les diverses formes d'échanges et les continuités territoriales, culturelles et socio-professionnelles établies au fil du temps entre la zone marbrière de Carrare et ses innombrables extensions à l'échelle européenne et mondiale : véritable retournement de l'émigration, souvent issue de la misère ou de l'exil politique, en réseaux devenus ceux de la richesse et de la notoriété. Il souligne la place que ces processus, qui conjuguent repli identitaire et ouverture, laissent à l'«Autre-étranger».
Cette recherche s'articule autour de trois notions : mobilité-identité-territoire et s'intéresse, après enquête-au travers de diverses professions du bâtiment-travaux publics-aux artisans marbriers et mosaïstes Italiens. Les auteurs ont centré leur recherche sur les formes et sur les processus signifiant de ces circulations-échanges entre la France et l'Italie, en retraçant les mouvements, les itinéraires et relations sociales entre centre et périphérie.
Cette recherche à caractère anthropologique a pour objet l'étude d'un corps de métier italien du bâtiment-travaux publics, les marbriers, et de ses mobilités internationales. Deux approches complémentaires ont été menées : d'une part une enquête sur l'Italie (Carrare) qui constitue de longue date le dispositif socio-économique central de cette profession, d'autre part, une enquête sur les extensions territoriales de ce dispositif, à partir d'entretiens auprès d'entreprises d'origine italienne installées en France. L'auteur s'est ainsi attaché à observer les différents types de circulation (hommes, matières, savoir-faire) et d'échanges (culturels, économiques, professionnels) établis entre le dispositif des Italiens carrarais et ses extensions, et à analyser leur rôle sur la production-reproduction du dispositif central et le développement des réseaux internationaux. Parallèlement, il a cherché à mettre en évidence les principales étapes historiques qui ont marqué l'évolution de ces processus et à identifier quelques-uns des profils professionnels qui en ont été et en sont aujourd'hui des acteurs déterminants.
La zone au Royaume-Uni (Londres, quartier des Docklands) a toujours eu une position phare dans le pays. Après la crise économique une influence unique a été créée pour s'opposer au morcellement du pouvoir local. Grâce à la proximité de la City, le redéveloppement économique est incontestable. Mais l'espace ainsi défini est loin d'être homogène, la zone des Docklands est une véritable chambre d'écho des mouvements de fond de l'économie globale et du changement social en Grande-Bretagne.
Analyse des logiques de territorialisation de groupes sociaux instigateurs depuis une quinzaine d'années, des mouvements sociaux généraux et des mutations économiques, sociales, idéologiques : définition d'une anthropologie de l'aménagement du territoire prenant en compte le fait social local. Enquête sur les pratiques migratoires dans le pourtour méditerranéen : les Maghrébins et les Lorrains en France (Fos-sur-Mer), les Maghrébins dans la région et le centre ville en France (Marseille), les Tunisiens en Tunisie (Tunis). Cette enquête permet d'analyser trois niveaux spatio-temporels de déplacement (la migration internationale, les mobilités résidentielles locales, la migration pendulaire) et d'appréhender par l'anthropologie du mouvement le rapport entre espace-temps-identité ethnique.