Sur la base d'une enquête réalisée entre 1993 et 1998 dans deux collèges d'une zone d'éducation prioritaire de la région bordelaise impliquant 120 élèves issus de l'immigration répartis équitablement entre Turcs, Africains et Maghrébins, cet article analyse les représentations et les positionnements scolaires des enfants de migrants au collège ainsi que la spécificité de cette réalité. Les entretiens ont permis de distinguer trois ensembles relativement homogènes : le premier est constitué par des élèves qui se situent dans la moyenne, le second regroupe les très bons élèves et le troisième les élèves en échec scolaire. Le niveau scolaire semble donc une variable à mettre en relation avec des représentations (de l'école, des enseignants, de stratégie...) et des positionnements scolaires différents.
Cet article présente une recherche-action menée dans une école maternelle auprès d'enfants turcs signalés comme étant des enfants «mutiques». Comment aider des enfants à sortir du silence ? Quelles actions les équipes éducatives peuvent-elles entreprendre pour tenter d'apporter des solutions et ne pas se contenter de dresser des constats qui mettraient encore une fois l'accent sur les déficits familiaux ou sur des pathologies quelconques ? Cette expérience pédagogique témoigne du rôle important que peut jouer l'école dans l'accueil des enfants issus de l'immigration pour leur permettre de mieux s'intégrer.