Mettre en relation cultures de l'entreprise et flux migratoire peut apparaître comme le fruit de la mondialisation, où les firmes doivent gérer la mobilité de leur cadres et mettre en adéquation leur propre culture avec des réalités et des représentations du travail différentes. Or, ces phénomènes sont intimement liés à l'histoire du capitalisme européen. Ce sont de grandes firmes italiennes du Moyen Âge et de la Renaissance qui développent des filiales dans toutes les places de l'Europe marchande, organisent la mobilité de leurs élites dirigeantes à l'échelle du continent et plient à leur propre système de gestion et de travail la main-d'oeuvre locale qu'elles engagent.