Jusque très récemment en France, la question féministe semblait, pour l'essentiel, résolue. Les discriminations n'avaient certes pas toutes disparu, mais reconnues et combattues par la loi sur la parité, elles semblaient en voie de résorption ; place aux plaisirs de la féminité - beauté, séduction, mode, maternité...- et d'une vie personnelle, professionelle et familiale épanouie. Tout un programme apaisé, pacifié, dont les magazines féminins se font régulièrement l'expression. Et pourtant, les données statistiques et sociologiques montrent que les discriminations sexistes et les inégalités perdurent dans tous les domaines, alors même que le terme de féminisme est souvent devenu péjoratif. C'est pour tenter de comprendre ce paradoxe que les auteurs de cet ouvrage ont voulu reprendre l'idée même de féminisme et dénoncer un "néo-féminisme républicain", plus enclin à s'attaquer à son nouvel ennemi consensuel, le "garçon arabe" qui "voile et viole les filles", qu"à lutter contre les discriminations sexistes persistantes dans la société française. Cette figure détestable du "garçon arabe" qui serait étranger à la modernité fait ainsi paraître à bon compte la société française contemporaine et ceux qui la dirigent comme "éclairés". (4e de couverture)
Posant que sécurité et insécurité ne sont pas des données objectives mais le produit de médiation et de représentations au sein de l'espace public, l'auteur étudie les diverses définitions présentées par les médias à travers le traitement des "faits" retenus. L'auteur distingue quatre périodes polico-médiatique dans le traitement des questions de sécurité en France. 1) Les années soixante-dix où les débats portent sur la réalité de l'insécurité ; 2) Les années quatre-vingt où ils s'articulent autour de la question de l'intégration des immigrés ; 3) Les années quatre-vingt-dix marquées par le passage du désordre à la menace ; 4) Depuis 1997, avec la prise en compte d'une réalité sociale et la reconnaissance d'un droit à la sécurité.
L'ouvrage commence par une analyse des fondements structurels de la violence à la suite desquels a émergé une société différente où se posent les questions de l'intégration des immigrés et de la place des jeunes ; tous les deux considérés commes les " nouvelles classes dangereuses".La seconde partie présente d'abord deux exemples de services publics affectés par la montée de la violence : la R.A.T.P. commanditaire du travail collectif et l'école, choisie parce qu'elle est lieu de convergence des acteurs du défi à relever.Dans cette partie, sont ensuite développés quatre exemples de politiques de la ville à Strasbourg, dans les banlieues lyonnaises, à Saint-Denis en Région Parisienne et au Havre.La troisième partie présente les conclusions et dégage des perspectives d'action.
Cet entretien sur les violences urbaines donne plusieurs pistes à suivre pour comprendre ce phénomène et pour y remédier : certaines formes d'urbanisation, la place de l'islam en France, le rôle des médias. L'auteur, qui a étudié la situation à la RATP, fait une analyse de l'augmentation de la délinquance dans les bus, de l'expérience des "grands frères" (médiateurs placés dans les bus par la RATP) et conclut que la qualité relationnelle apparaît aujourd'hui cruciale.
Le rajeunissement des métiers de la sécurité s'explique par une définition plus physique de la fonction, par un opportunisme financier et bureaucratique des institutions, par la volonté d'insérer des jeunes en difficulté et par la proximité culturelle de ces jeunes vis-à-vis des « fauteurs de troubles ». Cette fonction de médiation, fondée sur des critères d'âge, de sexe, d'origine sociale et ethnique, met en question le statut et le profil de ces "nouveaux" métiers.
La multiplication des dispositifs institutionnels ou para-institutionnels de médiation conduit à s'interroger sur la signification de cette appellation. Au-delà des approches typologiques ou idéal-typiques, cet article propose d'analyser les dispositifs existant à partir d'une définition sociologique du concept de médiation. A travers l'étude de cas d'un dispositif de «médiation urbain» de la Régie Autonome des Transports Parisiens (RATP), cet article montre comment la médiation est une somme d'opérations de traduction qui met en forme la réalité sociale et institue des normes.