Si la formation des (futurs) citoyens est de plus en plus au coeur des priorités éducatives, cette formation fait rarement l'objet d'examens critiques. Expériences en Belgique mais aussi au Canada.
Si les liens entre la dynamique des relations ethnique et l'éducation sont toujours complexes, ce défi est amplifié, voire multiplié, au sein de sociétés comme le Québec, l'Irlande du Nord, la Catalogne et la Belgique, où parce qu'elles sont divisées par un conflit historique de longue date, l'identification du groupe majoritaire ne fait pas toujours l'objet de consensus. Cette ambiguïté de dominance ethnique pose, en effet, des obstacles importants à l'émergence d'un projet civique commun, sans mentionner celles d'institutions scolaires partagées. De plus, dans chacun de ces contextes, à cette diversité profonde vient s'ajouter une diversité nouvelle, issue des flux migratoires. Les immigrants, du fait de leur rôle crucial dans l'évolution des rapports entre communautés en conflit, sont souvent enjeux de débats publics alors même qu'ils vivent des pressions intégrationnistes pour le moins contradictoires sur le plan scolaire et social. Les textes présentés dans cet ouvrage visent à apporter un éclairage nouveau sur la spécificité des situations vécues sur le plan scolaire et social dans de tels contextes, qui représentent souvent des laboratoires fascinants sur le plan de l'expérimentation pédagogique en vue de favoriser la transformation des rapports ethniques ou linguistiques. (Présentation de l'éditeur)
Ces actes sont issus d'un séminaire qui s'est tenu à Montréal en 1998. Ce séminaire avait pour but d'aborder des questions relatives à l'immigration et à l'intégration. L'ouvrage est divisé en six parties : enjeux et perspectives; les recherches réalisées et en cours au Canada et en France; recherches, politiques et évaluation; le dénombrement des populations immigrées et la mesure des flux; la scolarisation et l'insertion professionnelle et le rôle des associations et la vie de quartier.
Après quelques remarques préliminaires sur le rôle de l'éducation dans le processus d'intégration, l'auteur décrit le contexte politique, idéologique, social et institutionnel qui influence la dynamique de l'éducation des élèves d'origine immigrée au Québec et évalue le degré d'intégration de cette population dans les institutions scolaires. Elle analyse ensuite les politiques et programmes en matière d'accueil des nouveaux arrivants, d'enseignement des langues d'origine, d'éducation interculturelle, de formation des maîtres et de participation des parents. Elle présente, enfin, les principaux indicateurs de performance scolaire et de mobilité éducationnelle des élèves d'origine étrangère en regard de la population scolaire native.
L'auteur compare, sur le plan institutionnel et idéologique les projets d'éducation interculturelle dans différents pays européens.
L'objet de l'article est d'explorer, à la lumière de la réflexion récente dans le domaine de la philosophie politique et de l'éthique, l'enjeu complexe que posent aux institutions publiques les demandes de plus en plus fréquentes de prise en compte de la diversité culturelle et religieuse. Les auteurs procèdent, dans un premier temps, à une analyse des fondements et des limites du rôle de l'Etat face à la diversité. Dans un deuxième temps, les auteurs approfondissent la spécificité de la question scolaire en discutant de l'équilibre à trouver entre les divers partenaires de l'action éducative et du rôle de l'école dans la formation civique et dans la transmission d'un curriculum, où normes communes et diversité auraient également droit de cité.
L'intérêt pour l'éducation interculturelle s'est développé récemment dans de nombreux pays d'Europe et d'Amérique du Nord confrontés à l'augmentation des enfants d'origine étrangère dans leurs établissements scolaires et aux tensions entre la majorité et les minorités. L'auteur fait un survol historique de cette question en faisant références à différentes cultures et propose des pistes de réalisation d'une véritable éducation interculturelle.
Thèmes abordés : le pluralisme et l'éducation dans divers contextes, perspectives comparatives; la diversité linguistique dans les systèmes de formation; l'école en milieu pluriel : inadaptation, conflits, partenariat; la formation et le perfectionnement des intervenants; l'ouverture des contenus d'enseignement et des pratiques pédagogiques; la diversité des clientèles et l'égalité des chances : approches évaluatives.
L'Irlande du Nord et Israël ont créé des écoles dans lesquelles sont scolarisés, respectivement, des catholiques et des protestants, des juifs et des musulmans, dans un contexte local de relations interethniques difficiles. Cet article présente une évaluation de ces expériences en les situant dans leur contexte social et politique et en faisant ressortir les enjeux qui s'y rattachent. Les auteurs analysent l'impact sociopédagogique de ces interventions : résultats scolaires, dimensions psychologiques et relations intercommunautaires. Ils identifient les conditions favorables au succès d'une telle intervention basée sur une réelle intégration des jeunes de communautés différentes dans l'école pour permettre l'adaptation à d'autres sociétés et résoudre le conflit culturel.