Deuxième région d'immigration en France, la Corse présente une situation migratoire originale. L'émigration, vieille de plusieurs siècles, se conjugue, depuis le XIXe siècle, avec un flux migratoire composé d'immigrés italiens, puis aujourd'hui principalement marocains. Les immigrés forment une minorité sous tutelle face aux Corses qui se vivent eux-mêmes comme une minorité au sein de l'ensemble français. L'auteur s'attache à analyser l'influence de cette «corsitude» sur l'intégration des immigrés ainsi que l'attitude à l'égard des étrangers.
La Corse qui connaît une émigration séculaire est la première région française quant à la proportion d'étrangers dans la population régionale active. L'importance du salariat agricole, composé à 83 d'ouvriers immigrés, met en cause la relation exclusive généralement établie entre industrialisation et immigration. Cette île est aussi le théctre d'une revendication identitaire vivace. Les rapports de cohabitation entre immigrés et Corses sont appréhendés à travers l'étude de deux groupes immigrés, l'un urbain à Ajaccio et l'autre rural dans la plaine d'Aleria. Ces relations interethniques supposent aussi une interrogation sur ce qu'il en est de l'identité corse.
Etude de l'immigration dans une région insulaire qui, par une analyse et un traitement de données statistiques, permet la mise en relief des traits principaux d'une situation migratoire que sont l'utilisation des travailleurs étrangers à un moment de croissance rapide et la baisse de la surmasculinité et de la clandestinité. Dans les années 50, la Corse connait une forte immigration, immigration qui voisine avec le départ de nombreux jeunes corses.