Cette réflexion sur la place des populations étrangères dans la structure sociale des pays du Golfe Arabo-Persique (adoptant la démarche de l'analyse marxiste qui définit au préalable les rapports de classe) met l'accent sur les modes de structuration des rapports sociaux dans les sociétés d'accueil : la stratification socio-économique de la population locale, les clivages étrangers-nationaux et les représentations qui en découlent. L'importance de la rente pétrolière dans les relations sociales est soulignée ainsi que la fonction de la relation de «kafala» (parrainage) qui lie l'immigré à un «parrain» autochtone.
L'émigration des Libanais vers les pays du Golfe Arabo-Persique : trois études de cas visant à saisir l'unité du phénomène migratoire, de son point d'origine à son point d'arrivée, à travers la notion de filière migratoire et l'analyse des mécanismes sociologiques et anthropologiques y relatifs. Les trois monographies élaborées à partir d'enquêtes menées en 1981-1982 dans trois villages libanais reflètent trois types d'insertion et de diversification professionnelle caractéristiques des trois communautés villageoises dans les trois pays d'accueil. Les relations entre les deux bouts de la chaîne migratoire sont mises en évidence avec l'étude des retours définitifs ou périodiques des migrants au Liban.
Présentation de l'ouvrage de l'auteur intitulé l'émigration pétrolière et la question sociale, étude de cas sur un échantillon d'Egyptiens au Koweït, et traitant des effets de l'émigration dans le contexte général de la société égyptienne et de son évolution. Traduction du chapitre de synthèse analysant, à la lumière du marxisme, les conséquences des migrations sur les rapports de force sociaux en Egypte, en particulier sur le changement social et sur le devenir de la structure sociale.
Les migrations dans les pays du Golfe Arabo-Persique : leurs spécificités et le système de rapports sociaux qu'elles façonnent. Historique de ces migrations. Articulation des relations de classe autour de la rente pétrolière et des clivages immigrés-nationaux autour de la kafala, la caution. Solidarité de classe sociale, solidarité de communauté par le biais de l'islam. Identité nationale et immigration.
Aspect sociologique des migrations dans le Golfe Arabo-Persique : le mode d'insertion des étrangers sur le marché du travail et la nature de leurs rapports sociaux avec les nationaux. Les sociétés du golfe et la transformation de la structure sociale liée à l'accélération des migrations : évolution depuis le 19ème siècle, processus ancien de différentiation sociale. Analyse du clivage et des relations citoyens-étrangers régie par la distribution-réappropriation de la rente pétrolière et par l'institution du Kafâla (parrainage). Les rapports sociaux au sein de la population migrante et l'insertion. Le marché mondial : rapports de classe dans le procès de production (salariés, entrepreneurs, artisans), différentiation des salariés.
Les migrations de travail, marginales et contrôlées étroitement par l'Etat pendant la période nassérienne, ont pris une ampleur considérable depuis. Leurs effets les plus manifestes, sur la structure de l'emploi et sur le niveau de la consommation du fait de l'importance des remises, ne sont qu'un aspect de conséquences plus profondes et plus complexes sur la structure de la société égyptienne dans son ensemble. Les bouleversements provoqués plus largement par la politique d'ouverture, dont les déplacements de main-d'oeuvre vers le Golfe Arabo-Persique ne sont qu'un aspect, doivent peut-être être analysées en termes d'intégration contradictoire à un marché régional, provoquant, plutôt qu'un dédoublement de l'économie, thèse très répandue, une différenciation sociale accrue pour tous les secteurs de la société.
Les migrations des Asiatiques du Sud-Est dans le Golfe Arabo-Persique à partir du cas des Indiens à Oman. Evolution globale du pays (1970-1980). Caractéristique essentielle de l'émigration et des migrants : filières de recrutement, salaires, difficultés des conditions de vie et des conditions de travail, place des Indiens dans la société omanaise.
La main-d'oeuvre étrangère au Sultanat d'Oman (Mascate), 1972-1982. Composition ethnique : arabes et asiatiques (Indiens, Pakistanais et autres), répartition socio-professionnelle. Analyse des étapes de la croissance urbaine de la ville depuis 1970 et de la place des différents groupes sociaux dans l'espace urbain, en particulier la marginalité des asiatiques dans les camps des travailleurs.
Compte tenu du statut privilégié accordé aux citoyens dans les pays du Golfe Arabo-Persique la rente pétrolière et le recours massif à l'immigration entraînent une structure de classe sociale particulière définie par la position des acteurs à l'extérieur de l'espace régional au niveau des rapports internationaux capitalistes d'une part, et par une structure sociale régie localement davantage par des rapports de distribution que de production d'autre part. L'importance de la rente et sa redistribution permettent une stratification sociale de la population nationale, en fonction de la proximité des centres de pouvoir, rapports et lutte de classe étant rejetés à l'extérieur en quelque sorte de la société grâce au recours conjoint au capital étranger et au travail immigré.