A la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, les Espagnols émigrés en Amérique créèrent trois types d'associations : les sociétés de secours mutuels, les sociétés de bienfaisance et les centres régionaux. Cet article analyse les origines de ces associations et ce qui incita les émigrés à élaborer diverses réponses face au problème de l'insécurité régnant dans le pays d'accueil devant l'absence d'une alternative publique. Selon l'importance du flux migratoire et des relations entrenues avec l'Espagne, ces trois types d'associations connurent différents développements dans les divers pays d'accueil.
En réglementant le processus migratoire par une politique d'émigration au XIXème siècle, la principale préoccupation des autorités espagnoles était d'éviter que les ressortissants espagnols échappent au service militaire. Le rôle tutelaire de l'Espagne vis-à-vis des émigrants a été envisagé pour la première fois en 1853, avec l'établissement des formalités pour le transport des migrants. Le premier type de contrôle encouragea l'immigration clandestine; le deuxième, peu respecté, dut souvent être renforcé. L'opinion publique manifestait sa préoccupation concernant le drainage de ressources humaines. Même s'il y a eu une législation fréquente tendant à protéger les émigrants des abus, les autorités n'entreprirent pas d'actions significatives dans ce sens.
La politique d'émigration espagnole au XIXe siècle avait un seul but : s'assurer que les Espagnols faisaient bien leur service militaire. Le rôle de protection des émigrés débuta en 1953, au moment où l'Etat espagnol établit des formalités pour le transport des émigrés. Le premier type de contrôle favorisa l'émigration clandestine, tandis que le second fut souvent renforcé parce que peu respecté. L'opinion publique était préoccupée par la fuite de la main d'oeuvre. Si la législation tendait à protéger les émigrés des abus, les autorités n'entreprirent pas d'actions significatives dans ce sens.