D'après les études qui ont été menées sur la mondialisation, l'afflux massif d'immigrants vers les villes "mondiales" est dû à une modification de la répartition des revenus. Des critiques ont déjà montré que ce raisonnement omet le rôle d'intermédiaire des réseaux de migration, et que lorsque ces derniers sont pris en considération, on dispose alors d'éléments pour expliquer que les migrations vers les villes mondiales se poursuivent et s'accélèrent en dépit de la détérioration des conditions de vie qu'elles y produisent. Cette étude traite du rôle de l'économie ethnique au sein de ce processus et défend l'idée selon laquelle cette économie agit comme un tampon contre l'effet néfaste des migrations sur les conditions économiques des villes d'accueil.
Cette étude montre que les réseaux sociaux ne se limitent pas à créer des liens entre migrants des pays d'accueil et candidats à l'émigration, pour faciliter leur insertion, mais à développer les ressources des sociétés d'immigration grâce à l'économie ethnique. A cette notion, l'auteur substitue celle d'économie immigrante en référence aux migrants des classes ouvrières, créateurs d'entreprises et d'emplois, non plus pour leurs compatriotes, mais pour des immigrants de nationalités diverses. Il examine le cas de l'industrie vestimentaire à Los Angeles où les Latino-Américains travaillent pour les entrepreneurs asiatiques.
L'ethnicité interne fait référence aux sous-groupes ethniques au sein d'un groupe d'immigrés. L'économie ethnique considère les chefs d'entreprise et les travailleurs de la même ethnie. Les frontières ethniques ne coïncident pas forcément avec celles de la nationalité d'origine dans le cas d'ethnicité interne. Pour tester cette hypothèse, les auteurs utilisent les données d'une enquête menée auprès d'un échantillon d'Iraniens de Etats-Unis (Los Angeles). C'est parce que ce groupe de même origine nationale contient quatre sous-groupes ethnico-religieux (les Arméniens, les Baha'is, les juifs et les musulmans) que les Iraniens de Los Angeles sont présents dans quatre économies ethniques différentes et non une seule. Chaque sous-groupe ethnico-religieux a sa propre économie ethnique, et ces économies sont très faiblement liées à une économie ethnique iranienne globale.
Un système économique ethnique se compose de travailleurs indépendants et de leurs compatriotes ethniques. Cette étude du clivage entre la notion d'"économie ethnique" (et sa variante, une "économie ethnique enclavée") et celle de "groupes nationaux d'immigrants". Les groupes ethniques en effet ne coïncident pas nécessairement avec les origines nationales. Pour illustrer cette hypothèse, nous utilisons une enquête faite sur les Iraniens habitant aux Etats-Unis, (Los Angeles). Partant du fait que ce groupe national d'immigrants est divisé en quatre sous-groupes ethnico-religieux (les Arméniens, les Baha'is, les juifs et les musulmans), les Iraniens résidant à Los Angeles se regroupent dans des économies ethniques distinctes et non pas dans une économie unique. Chaque sous-groupe ethnico-religieux possède sa propre économie ethnique et ces économies séparées ne sont que lointainement reliées à une économie ethnique iranienne globale.
Analyse des stratégies professionnelles auxquelles ont recours les chefs d'entreprise de sept minorités ethniques : les Coréens à Los Angeles, les Chinois à New York, les Tsiganes aux Etats-Unis, les Maghrébins en France (Lyon), les Pakistanais au Royaume-Uni (Manchester), les Turcs en Allemagne RF. (Berlin), les Surinamais aux Pays-Bas (Amsterdam) confrontés à un ensemble de problèmes communs : celui de l'information (juridique, économique, etc.), du capital et des prêts bancaires, de la formation professionnelle, de la main-d'oeuvre, de la clientèle et des fournisseurs, de la compétition, de la protection juridique.