Depuis 1989, un spectre hante la République, le spectre du communautarisme. Les hérauts de droite et de gauche du nouveau conservatisme à la française le répètent inlassablement : notre société est menacée d'éclatement par la "montée des communautarismes. L'auteur s'attache à dissiper cet écran de fumée idéologique et à en dévoiler les mécanismes. Il met en évidence l'ambiguïté et les contradictions des usages courants du terme de "communautarisme", et les réinscrit dans leur contexte historique et politique. Surtout, il pointe la cible réelle de l'anticommunautarisme : les minorités en lutte pour l'égalité, notamment les gays et les lesbiennes, et les personnes issues de l'immigration coloniale et postcoloniale. Ce faisant, il avance les éléments d'une critique du "conservatisme républicain" et esquisse la perspective d'une politique démocratique radicale fondée sur un universalisme critique. Il entend ainsi contribuer à "remplacer la guerre des épouvantails par la réflexion sur ce qui pourrait permettre de vivre ensemble une vie vivable".
La revue s'attache à dénoncer le particularisme du régime juridique dans les départements d'outre-mer par rapport à celui de la métropole au travers d'exemples pris dans le droit de l'immigration.