A travers plusieurs exemples choisis pour leur diversité (interactions sociales, langage, développement cognitif, jugement moral) l'auteur démontre la possibilité de dépasser le simple constat d'un relativisme culturel systématique. Il faut distinguer schématiquement, deux niveaux d'analyse : celui des observables qui ne peuvent qu'être différenciés selon les groupes culturels et celui des mécanismes du développement qui ne peuvent qu'être universels tout en produisant, par l'interaction organisme-milieu, les différences observées.

L'impact des différences culturelles sur le développement psychologique de l'enfant apparaît comme une évidence et le «relativisme culturel» conduit même à n'envisager l'étude du développement que dans les contextes culturels particuliers, qui le déterminent et lui donnent un sens. Cependant, les recherches fondamentales ont pour ambition de repérer des lois ou processus psychologiques à caractère universel, qui transcendent donc les différences culturelles. L'objectif de cet ouvrage est de confronter ces deux points de vue apparemment contradictoires, en s'appuyant sur les observations psychologiques qui ont pu être réalisées dans de nombreuses sociétés et selon une optique comparative. Prenant comme principale source de variabilité la diversité des cultures et des langues, on analysera leur impact sur le développement des grandes fonctions psychologiques (développement sensori-moteur, perceptif, cognitif, etc.) et sur la socialisation. Ainsi une analyse conjointe des invariants fonctionnels et de la variabilité culturelle permet de montrer que les différences culturelles observées sont loin d'être incompatibles avec l'identification de processus psychologiques généraux.