Le parti pris dans ce dossier consiste à montrer l'imbrication profonde des pratiques de résistance, ce qui implique de les observer dans leur articulation permanente entre résignation et contestation, entre niveau local et niveau global, entre logiques privées et logiques publiques. L'espace apparaît comme une vraie ressource qui permet la production de compétences urbaines, de compétences de l'expérience ou de l'urgence. Dans un contexte d'internationalisation, l'espace représente aussi une ressource pour les migrants. Ceux-ci développent des compétences dans des circulations culturelles et des multiterritorialités qui prennent des formes différentes selon les parcours migratoires et deviennent plus ou moins visibles
Montre en quoi les politiques publiques contribuent à produire des pratiques et des regroupements communautaires, à partir du double exemple des politiques de logement qui tendent à regrouper les personnes des mêmes origines et des mesures d'expulsion prises à l'encontre de jeunes filles portant le voile islamique les poussant à se rapprocher des structures religieuses pour poursuivre leurs études. En revanche, les femmes par leur engagement dans des associations prouvent que leurs projets tendent vers une sociabilité ouverte, opposée à tour repli communataire.
Rapport qui clôt une phase d'enquêtes et de recherche de deux ans sur les modes de gestion, symbolique et pratique, des incertitudes majeures auxquelles sont confrontées les familles en situation précaire.
Les processus de désaffiliation touchent de manière spécifique les jeunes d'origine maghrébine. Ceux-ci, sont en effet bien moins protégés par leurs diplômes que leurs homologues français. C'est du moins ce qu'une enquête CNRS-INSEE a permis de mettre en évidence dans le quartier de Lille-Sud. Ce quartier est aussi caractérisé par un taux très élevé de pratique religieuse régulière chez ces jeunes. Comprendre comment se constitue peu à peu une frontière entre les communautés requiert d'analyser les expériences biographiques de ces jeunes. C'est ce qu'à fait l'auteur de cette enquête qui fait ressortir l'accumulation des sanctions négatives (échec scolaire, éviction du marché de l'emploi, racisme, police, etc.) rend la loyauté à l'égard des agents classiques d'intégration de plus en plus difficile. L'auteur souligne que dans un tel contexte de frustration, la rencontre avec des "alternateurs", porte-parole d'instance de légitimation alternative, peut être à l'origine d'une conversion, voire d'une rupture radicale.
Ce texte rend compte d'une enquête menée dans deux sites du Nord-Pas-de-Calais, notamment à Lille-Sud et à Lens-Liévin. Les auteurs ont fait appel aux techniques factorielles et classificatoires pour restituer de manière structurelle la diversité interne des sous-quartiers. En outre, les propos recueillis au cours des entretiens biographiques montrent qu'il est hasardeux de répondre de manière univoque aux diverses questions relatives aux effets de quartier.