Après avoir cerné la notion de "contrôle social du sens", l'auteur propose une réflexion sur les modalités de la nomination dans le contexte de l'immigration. Il étudie la signifiance des slogans, à partir de celui de "chômage immigration insécurité" diffusé par le Front National, en examinant successivement le cas des slogans à un, deux, trois et plusieurs termes sans déterminant (slogans monômes, binômes, trinômes et polynômes). La prise en compte des référents culturels et du contexte socio-historique, dans lesquels se situe la communication, confirme l'acception du lien entre contrôle social et réglage du sens.
L'auteur interroge la notion de contrôle du sens au travers d'une analyse de discours : les propos de Valéry Giscard d'Estaing, associant immigration et invasion, rapportés par le Figaro-Magazine du 21 septembre 1991. Elle étudie le fonctionnement du contrôle social du sens à l'intérieur même du discours ainsi que dans ses conditions de production, sous trois aspects : le détournement lexical et le glissement sémantique du "praxème" invasion ; le mythe de l'invasion et son influence sur le discours du président ; la banalisation du mot, la légalisation de son usage et ses conséquences.
Cette étude du réglage du sens en situation interactive porte sur l'usage du terme "trabendo" (et de ses variantes "trabendiste", "trabendisme"). L'auteur examine ce mot sous sa forme "énoncée", dans des interviews de passagers algériens et de responsables maritimes français et algériens, réalisées lors d'une émission de France Culture intitulée "Marseille-Alger, le commerce de la valise" (novembre 1993). Elle tente de cerner trois questions qui orientent la représentation et la mise en sens de son objet d'analyse : le trabendisme est-il un véritable métier ; est-il une activité illégale ou un simple commerce de valise ; qui sont les trabendistes.