Cet article porte sur la place du racisme dans la construction des relations sociales et de l'identité de jeunes Haïtiens fréquentant une école cosmopolite de Montréal. La constance ou le déclin de l'influence du racisme sur l'image de soi, les projets d'insertion et les relations sociales de ces jeunes ne peuvent se comprendre qu'à travers une mise en contexte où sont considérés les projets et la position sociale de leur famille et aussi la dynamique des relations sociales qu'ils vivent à l'école, dans le quartier et dans la société élargie.
A partir d'une recherche qualitative faite au moyen d'entrevues auprès de 89 jeunes Québécois français, italiens et haïtiens d'une école secondaire montréalaise cosmopolite, les auteurs tentent de cerner comment se construisent socialement les perceptions et stratégies des jeunes concernant les relations interethniques dans trois espaces sociaux : la famille, le quartier et l'école.
Depuis le début des années 80 Montréal a vu rapidement s'accroître sa population d'origine autre que française ou britannique, particulièrement dans les écoles, où l'on prévoit que d'ici l'an 2000 cette population formera environ 50
L'auteur cherche à démonter la construction du racisme à partir de l'exemple d'un quartier au Canada (Montréal) comportant des Haïtiens. Méthodologie; la recherche se déroule dans une école, par des entretiens avec les enseignants, les parents, les jeunes.