La migration vers l'Afrique Occidentale Sud-Saharienne est une composante ancienne et importante de l'émigration libanaise contemporaine. Commencée au début des années 80 du XIXe, elle a connu un ralentissement entre 1960 et 1970 du fait des politiques d'africanisation suivies dans certains pays d'accueil, mais elle s'accélère depuis 1975, début des guerres du Liban, tandis que les pays de destination se diversifient. Le nombre d'émigrés passe de 40 000 à la veille des indépendances africaines, pour atteindre 75 000 en 1970 et approche de 150 000 au milieu des années 80. Le rôle économique de l'émigré a évolué, de simple rouage de l'économie de traite à un élément actif de la diversification des économies contemporaines. Cette émigration qui était à l'origine temporaire et au bout de laquelle l'émigré essayait de retourner au pays pour s'y installer, change de nature du fait des guerres au Liban. Les «retours» se font de plus en plus vers l'Europe et l'Amérique du Nord. Cette évolution risque d'aggraver le problème de l'exode de compétences libanaises.
Commencée il y a plus d'un siècle, l'émigration des Libanais en Australie ne se développe vraiment qu'après la seconde guerre mondiale, et surtout après 1966. Accéléré par les guerres du Liban depuis 1975, ce mouvement migratoire est amplifié par la croissance économique et la politique d'immigration australiènne. L'Australie comptait en 1980, 50 000 résidents nés au Liban et autant d'Australiens d'origine libanaise. La communauté Libanaise est présente dans le petit commerce et l'artisanat, puis dans l'administration et les bureaux, et enfin, dans l'industrie. La proportion de chômeurs et d'assistés est grande parmi les immigrés récents. En majorité chrétiens à l'origine, les nouveaux immigrés comprennent de plus en plus de Musulmans.
Etude de la migration internationale des Libanais depuis 1975, essentiellement vers les pays arabes pétroliers. Conséquences négatives pour le pays de départ, le Liban, au regard de la démographie, de la pénurie de main d'oeuvre qui s'ensuit, et du transfert de fonds.
Deux aspects de l'émigration libanaise sont étudiés : émigration définitive vers un pays industriel, la France, et migration temporaire vers deux pays en voie de développement : le Sénégal et la Côte d'Ivoire. Caractéristiques des émigrés Libanais en France, 1963-1982 : volume, répartition géographique, exode des cerveaux, étudiants, transfert des banques et entreprises, aspects sociaux et culturels. Caractéristiques de l'émigration au Sénégal entre 1945-1975 et en Côte d'Ivoire entre 1956-1982 : statistiques, situation actuelle, activité économique, sociale et culturelle des émigrés.