Colloque des 3, 4 et 5 novembre 1993 à Nantes.
La République française est un des exemples-type d'Etat-nation dans lequel la perception juridique des minorités est marginalisée ou niée. Elle a forgé son identité nationale au prix d'une aliénation des cultures originelles. Malgré l'acculturation historique de ses propres minorités, elle a quelque peu préservé sa diversité régionale.
La question des minorités a connu dans la période contemporaine des développements considérables, analysés dans la première édition de ce livre sur le plan universel, dans l'ordre européen et dans l'ordre national français, et systématisés dans un essai théorique. Reprenant la même démarche et cherchant essentiellement à faire ouvre d'information, les auteurs apportent dans la seconde édition d'importantes mises à jour qui prennent en compte le foisonnement des apports juridiques et politiques et la relative stabilisation que semble connaître maintenant la question. L'ouvrage reproduit également tout ou partie des 50 textes internationaux les plus importants touchant aux minorités. Alain Fenet est professeur à l'Université de Nantes. Geneviève Koubi est professeur à l'Université de Cergy-Pontoise. Isabelle Schulte-Tenckhoff est professeur au Département d'anthropologie de l'Université Mc Gill de Montréal et directeur de programme au Collège international de philosophie. (Présentation de l'éditeur)
Mouvant et complexe, le concept de minorité ne dispose pas de fondements scientifiques ni de bases juridiques. Le renversement contemporain des approches juridiques des phénomènes minoritaires a fait en sorte que les interrogations soulevées par la communauté internationale sur la protection des minorités ont intégré les discours de droit interne. Ces mouvements de la pensée juridique ont peu à peu modifié les modes de gestion de la question des minorités en droit international et en droit interne.