La vie de Klara Golounova et Aké Koné, demandeurs d'asile hébergés dans des centres d'accueil en France (cada), est caractérisée par une dilatation du temps et une rétraction de l'espace. Cet article explore la réalité que recouvre leur attente au quotidien. Bien entendu, il n'existe pas une seule et unique façon de faire l'expérience de l'attente et celle-ci ne constitue pas un temps homogène ni même continu. Cependant, trois séquences semblent se succéder dans l'expérience des hommes et des femmes rencontrés au cours d'un terrain conduit entre 2003 et 2008, notamment dans des centres d'accueil en région parisienne : 1. la halte qu'impose le début de l'attente et l'arrivée au foyer, 2. l'ennui qui s'installe et le temps qu'il faut remplir, 3. le contournement de l'attente.
Le quotidien des demandeurs d'asile accueillis au sein de structures, dédiées à l'hébergement et à l'accompagnement des étrangers pendant la durée de leur requête auprès des autorités françaises. A partir de l'observation de ce quotidien en CADA (centres d'accueil pour demandeurs d'asile), l'auteure examine les normes et les institutions, et les pratiques et expériences des différents acteurs.
Centres et locaux de rétention, centres d'accueil pour demandeurs d'asile, zone d'attente, prisons... En France, comme ailleurs en Europe, la mise à l'écart des étrangers dans des lieux d'enfermement ou de résidence provisoires est devenue de plus en plus courante...
L'enfermement et l'expulsion des étrangers au sein des Etats occidentaux s'inscrivent dans un espace de circulation ambigu, configuré par une série de lieux disciplinaires, de zones d'attente, de pratiques de recensement et d'assistance...
Les demandeurs d'asile dont la requête a été rejetée et qui ont épuisé leurs moyens de recours juridictionnels disposent de quatre semaines pour quitter leur centre d'accueil et le territoire national...