Evolution de la théorie assimilationisme qui a marqué les études historiques et sociologiques sur les migrations aux Etats-Unis entre 1920-1970 mais qui a été remise en cause par l'histoire sociale. Pour souligner l'attrait et les limites de cette théorie d'une part et son impact sur la recherche relative aux minorités ethniques et raciales américaines d'autre part, deux travaux sont analysés de façon détaillée : "Old World Traits Transplanted" de THOMAS (W.I.) et "The Transplanted" de BODNAR (J.), parus respectivement en 1921 et 1985. Cette analyse révèle que l'assimilationisme a été ébranlé par une reconceptualisation de la signification de la culture et du rôle des acteurs sociaux qui créent leur propre histoire.
A partir de l'étude des différents degrés d'implication dans la vie politique de la mère-patrie chez les Finlandais des Etats-Unis, étendue à plusieurs générations (1918-1958), l'auteur tente de saisir les variables à l'oeuvre dans la formation des attitudes collectives à l'égard du pays d'origine. Deux facteurs apparaissent dans les aléas de la «mobilisation ethnique» : la succession des générations (à partir de la deuxième, les rapports avec la patrie ancestrale sont traités en termes de plus en plus symboliques), et les changements historiques, en particulier les crises politiques qui ont secoué la Finlande pendant la période considérée, et entraîné chaque fois une mobilisation de la communauté émigrée.
Les immigrants finlandais ont souvent été présentés comme le groupe ethnique le plus politisé aux Etats-Unis durant les trente premières années du siècle. Cette tendance a disparu depuis 1945.