Aujourd'hui le mot d'ordre de mixité se présente comme un mode de traitement de la présence immigrée dans la ville. L'objectif explicite de mixité sociale recouvre une visée sous-jacente de mixité ethnique alors même que le thème de l'ethnicité est contourné par les discours publics nationaux. La confrontation des trois terrains -les villes d'Evry, Mantes-la-jolie et Sainte-Eulalie- montre que les deux postulats de la mixité ethnique -dispersion spatiale et intégration sociale individuelle des populations immigrées- sont loin de rencontrer l'assentiment des partenaires locaux. Leur scepticisme se double d'une incapacité à formuler un diagnostic spatial concernant les regroupements résidentiels des immigrés. Les stratégies mises en oeuvre pour réaliser l'objectif de mixité sollicitent différents leviers d'action, mais les marges de manoeuvre des politiques publiques apparaissent réduites. L'analyse des pratiques locales permet de vérifier le déficit de transparence, l'importance des pratiques discriminatoires qui effectuent la gestion du logement des immigrés. (résumé de la publication)
Depuis plus de vingt ans, le principe de mixité sociale est affiché comme un objectif prioritaire des politiques publiques pour tenter d'endiguer les processus de ségrégation sociale et territoriale qui touchent plus particulièrement les quartiers de la politique de la ville. Aujourd'hui, la loi Borloo, avec son programme de démolition-reconstruction, introduit des transformations importantes dans le paysage urbain. La rénovation urbaine créera-t-elle des espaces pour travailler la mixité sociale concrètement ? Qu'en est-il en Europe ? Mixité sociale ou lutte contre la ségrégation sociale, comment la problématique y est-elle abordée ?.
La notion légale de renouvellement urbain vise surtout la coordination de politiques publiques d'intégration républicaine dans un contexte de fragmentation sociale aggravée. Les actions locales pour freiner la dérive communautaire se heurtent au refus du mélange social. Les grands projets de ville témoignent de la difficile convergence entre aide sociale et requalification des espaces.
Etude comparative des politiques de revitalisation de quartiers pauvres, à Baltimore aux Etats-Unis, et à Grigny en France.
S'inscrivant dans un grand programme datant de 2001 et se donnant pour but d'accroître la connaissance scientifique des publics immigrés ou marginalisés, cette étude, menée de 2001 à 2002, porte sur la discrimination positive territoriale en France et aux États-Unis. Elle a pour but de comparer deux politiques publiques : les grands projets de ville d'un côté, les "empowerment zones" de l'autre, afin d'en définir les contours et d'en mesurer l'efficacité que ce soit en termes de réduction des inégalités ou de mixité sociale.
Comparaison entre les Empowerment zones des Etats-Unis et les grands projets de ville en France, politiques qui s'apparentent à un traitement préférentiel des quartiers pauvres par un déploiement de moyens exceptionnels et ciblés afin de faciliter leur retour à une situation où ils ne relèveront plus que d'un traitement ordinaire.
L'article rend compte d'une enquête réalisée auprès des acteurs en charge des politiques de l'habitat sur trois sites : Evry, Mantes-la-Jolie et Sainte-Eulalie. Il montre que les immigrés constituent un enjeu central des politiques locales de l'habitat. Pourtant, les acteurs ne parviennent pas à définir des critères objectifs pour appréhender cette question.
Analyse des résultats électoraux à partir des dernières élections régionales et européennes dans vingt quartiers relevant du développement social des quartiers. A quel parti politique profite le vote des habitants et quel écart existe-t'il avec les résultats de la ville. L'étude montre que la violence et l'absence de participation politique dans un quartier renforce les résultats de l'extrême-droite en France.