L'ouvrage d'Andréas Keppeler, historien allemand de la Russie, donne une vision originale de l'Empire Russe, du Moyen-Age à l'époque contemporaine. Originale, car les Russes en tant que peuple ou nation, n'y formait qu'une composante d'un immense empire multiethnique et multiconfessionnel. Au travers des ères de l'Empire tsariste, des Révolutions et de l'Union Soviétique, sont interrogées, décrites, analysées, les relations complexes, fluctuantes, entre pouvoir et administrés, majorités et minorités, nomades et sédentaires, diasporas et "nations titulaires" (selon la terminologie soviétique). L'analyse démonte les mécanismes d'une construction politique "impériale", antinomique du modèle de l'Etat-nation.