Se pencher sur l'histoire de ceux qui ont choisi la France pendant la guerre d'Algérie, c'est réveiller de douloureuses blessures. Des deux côtés de la Méditerranée. A ces hommes et à ces femmes, on a refusé le droit le plus élémentaire : celui du nom. Comment une communauté peut-elle assurer sa pérennité sans cet élément fondamental ? Qu'en disent, après plus de trente ans, les principaux intéressés ? Les conditions de départ, l'arrivée en France, les « hameaux », l'isolement dans lequel on les a tenus, l'intégration : autant de motifs d'amertume. Longtemps, le silence des pères a constitué l'unique refuge de cette mémoire jugée indésirable. Cette relégation a pourtant fait naître le fils de harki. Comme si, à défaut d'autre héritage, seule la qualité d'ancien supplétif était transmissible. Ce refoulement, la seconde génération, le récupère aujourd'hui pour exprimer ses revendications d'identité, de responsabilités et de reconnaissance. Au nom de la communauté.
La grande majorité des rapatriés arrive par bateaux ou par avions à Marseille qui n'est manifestement pas préparée à les recevoir. Le seul rôle qui est assigné par le gouvernement à la ville phocéenne est d'être un sas qui ouvre vers un ailleurs. Dans cet évènement-rupture, la décolonisation de l'Algérie, qui est aussi un évènement-traumatisme, le rapatriement, naît et s'amplifie au cours de l'été 62 des tensions et des incompréhensions qui vont alimenter, structurer une mémoire et forger une mentalité qui persiste.
Cet ouvrage offre un état des questions majeures liées à la décolonisation et à l'arrivée en France des différentes vagues de rapatriés en provenance d'Indochine, d'Egypte, du Maghreb, jusque et y compris au grand exode de 1962. Mais il recense aussi avec précision les multiples sources, écrites ou filmées, qui permettent d'approfondir et de construire cette histoire.
Au début de l'année 1962, à Marseille, la ville se voit confier par le gouvernement la tâche d'accueillir et de disséminer sur le territoire métropolitain les rapatriés arrivant d'Algérie. Cet ouvrage retrace leur histoire et présente un témoignage de leur trajectoire migratoire.
Historique des migrations espagnoles dans l'Algérie coloniale, 1830-1914. Etude du phénomène migratoire : les diverses vagues migratoires, la répartition géographique, la démographie espagnole dans l'Algérois, les causes des migrations et régions de départ. Analyse des migrations face au colonialisme : les pouvoirs politiques français et les migrants espagnols, la politique migratoire française avec la constitution d'un cadre juridico-politique et la francisation à outrance (1870-1914). Analyse du rôle économique des Espagnols (les communautés, secteurs d'activité, rôle des femmes) et de leur insertion culturelle.
Ce quatrième volume aborde la situation de Marseille après 1945. L'activité portuaire reprend ainsi que le flux migratoire à partir de l'Italie et de l'Algérie. Mais la lente reprise ne peut dissimuler longtemps le déclin de l'économie traditionnelle au profit de la pétrochimie qui, dominée par des multinationales apporte peu aux intérêts locaux. Le conflit indochinois, l'insurrection algérienne ont un grand retentissement dans le port qui voit un reflux de population européenne en provenance du Maghreb. L'explosion de démographie qui en découle modifie considérablement la ville au profit de la périphérie et de la poussée vers l'ouest du port. De nouvelles vagues migratoires sont suscitées par une demande toujours élevée de main-d'oeuvre à faible qualification en provenance du Maghreb qui pose des problèmes d'insertion. Quelle place Marseille peut-elle avoir entre l'Europe et la Méditerranée. C'est la question qui reste posée après toutes les transformations qu'elle a subi en un demi siècle.