Il y a 20 ans l'arrivée triomphale de la Marche pour l'Egalité et contre le racisme, plus connue sous le nom de marches des beurs, avait suscité beaucoup d'espoirs. Vingt ans après, où en est la question de l'intégration? Y-a-t-il eu des avancées au niveau des droits civiques et politiques? Est-ce que l'intégration économique, sociale et culturelle des jeunes issus de l'immigration avance ou au contraire régresse avec d'un côté le développement des replis identitaires et de l'autre la multiplication des discriminations de toutes sortes? C'est à toutes ces questions que cet article tente d'apporter des réponses. (Résumé de la revue)
Après avoir tracé un historique de la mobilité sociale, notamment associative, des jeunes d'origine maghrébine en France qui débute par la Marche pour l'égalité et contre le racisme commencée le 15 novembre 1983 à Marseille, l'auteur s'interroge, dix ans après, de savoir où en est l'intégration de ces jeunes dans la société française. A partir d'un sondage réalisé par la SOFRES en novembre 1993 auprès des jeunes d'origine maghrébine afin de mesurer le chemin parcouru, l'auteur relève plusieurs aspects de cette intégration : le mode de vie des Beurs et des parents, la langue vernaculaire, la langue véhiculaire, les voies de l'intégration, les relations amoureuses, le mariage mixte, l'exclusion sociale, le patriotisme, le racisme, les situations d'inégalité des femmes, etc. s'il paraît incontestable qu'en cette décennie les Beurs maghrébins ont à la fois investi la scène publique, et globalement connu une promotion sociale, politique, économique, professionnelle et culturelle, il n'en reste pas moins que l'émergence d'une classe moyenne "beur" a cruellement accentué le malaise de ceux qui aspirent à l'intégration mais qui la voient de plus en plus comme un mirage.
Enquête sociologique - auprès de jeunes musulmans dans les quartiers - qui essaie de cerner la nature de leurs sentiments d'appartenance à l'islam et de voir jusqu'où ces jeunes revendiquent leur identité religieuse. Portrait contrasté de générations issues de l'immigration plus ou moins croyantes qui héritent de la religion de leurs parents mais pour le vivre sur un mode différent et dans la majorité des cas très ouverte au dialogue.
A partir d'entretiens auprès de jeunes de banlieue, l'étude met en relief le potentiel de violence et de dissimulation présent chez les pré adolescents de 9 à 16 ans et la difficulté des intervenants sociaux pour y remédier. Entre le quartier, l'école et la famille cette tranche d'âge subit une rupture dans les représentations et les repères sociaux et adopte une conduite marginale qui interpelle les adultes et l'autorité parentale.
Monographie du quartier La Castellane à Marseille. Investi par les services publics et promis à une réhabilitation dans le cadre d'un grand projet urbain, ce site est particulièrement impliqué dans un partenariat actif, impulsé par le centre social. Accroître la participation sociale des habitants, en favorisant un travail d'explicitation, vis-à-vis des chantiers prévus dans le cadre du développement social urbain de Marseille est une nécessité si on ne veut pas déstabiliser la population.
A partir de plusieurs monographies effectuées dans des quartiers de banlieue populaire en France, l'auteur présente une synthèse de la méthode adoptée par son équipe. Parmi les principaux axes d'observation, cette étude s'est efforcée de décrire le rôle de la famille et l'état des relations parents-enfants, les stratégies des jeunes pris entre chômage et logiques délinquantes, le rôle des services publics et la coordination des acteurs institutionnels et enfin le degré de participation sociale des habitants. Et pour chacun de ses thèmes, l'étude dégage ce qui constitue un risque de fracture ou, au contraire, un levier pour l'action.
L'auteur décrit les différentes formes de violence subies ou émises par les habitants de certains quartiers de banlieue : émeutes, violences domestiques, violences inter-générationnelles et interethniques, violences liées au trafic de stupéfiants.
Extraits du rapport de la Commission nationale consultative des droits de l'homme pour l'année 1991, sur l'action contre le racisme et la xénophobie en France remis au Premier ministre le 21 mars 1992. Les extraits publiés ici concernent deux visions différentes d'une même réalité : la banlieue en tant qu'espace social en France. Le premier auteur analyse le climat social et politique qui règne dans les quartiers habités par des populations étrangères et les logiques de rupture (naissance d'une "culture de l'émeute" chez les jeunes). La deuxième vision considère erronéd'identifier les banlieues françaises à des ghettos.
Historique et analyse des mouvements de jeunes, en particulier des jeunes nés de parents immigrés dans la banlieue des villes françaises au cours des années 80, et des contradictions qui ont abouti à leur éclatement. Les années 90 ont vu surgir une autre génération, dont le rapport symbolique au pays d'origine des parents est moins présent, mais qui se définit surtout par l'exclusion sociale (de l'école, de l'emploi, de la ville...) et dont les formes d'action, inorganisées et parfois violentes, témoignent d'une certaine anomie.
Rapport d'évaluation de la politique urbaine et des effets des dispositifs mis en place dans le cadre du développement social urbain et des quartiers inscrits comme sites pilotes d'intégration. L'inflation des dispositifs et l'accumulation des partenariats nuisent à l'efficacité et la fonction du chef de projet est mal définie. La politique de la ville doit s'inscrire dans la durée. Le chômage et l'exclusion sociale frappent durement la banlieue, particulièrement les jeunes en proie à la toxicomanie et à la délinquance et on assiste à une véritable économie de la drogue. Développer l'action collective et la participation des habitants est une urgence qui implique de l'imagination.
A travers les manifestations de jeunes en France, générales ou localisées, massives ou sporadiques, des revendications apparaissent. Les sociologues font porter leur observation des faits et des situations sur les jeunes comme groupes circonscrits exprimant des aspirations significatives, nées d'un mal-vivre et de l'exclusion sociale. Cet article est une réflexion sur les bandes de jeunes en France sous forme d'interview, plusieurs points sont abordés : le concept : bande de jeunes, les jeunes de banlieue, la signification des bandes, l'agressivité et l'identité des jeunes.
Le phénomène actuel des bandes de jeunes dans la banlieue, hautement médiatisé, a donné lieu à des interprétations et images croisées, souvent hâtives et faussées. Cette étude exploratoire se propose, notamment par une historisation rapide des formes d'organisation sociale de la jeunesse et l'étude de l'évolution des dispositifs d'insertion, de donner la mesure exacte du degré de déréliction des rapports sociaux en milieu péri-urbain. En effet, l'institutionnalisation de dispositifs qui se voulaient novateurs, les limites de leur action en direction des jeunes les plus désinsérés, l'érosion interne des mouvements de jeunes issus de l'immigration ont précipité des situations d'anomie sociale et la faillite de modèles d'intégration dont l'échec le plus patent est bien de reproduire les clivages sociaux qu'ils prétendent combattre.
Après une analyse historique des relations entre la communauté juive et la communauté arabe, l'auteur tente une analyse du rôle joué par les communautés issues de l'immigration maghrébine et par la diaspora juive en France, pour l'élaboration d'un dialogue judéo-arabe, comme composante essentielle du dialogue des peuples et des cultures de la Méditerranée.
Les obstacles actuels à une intégration harmonieuse de l'islam en France. Propositions pour un islam de France.