Les Juifs du Comté de Provence au 15e siècle, leur existence quotidienne et leurs spécificités. En utilisant les données fournies par les registres notariés de l'époque, l'auteur présente ce refuge - provisoire - qu'a constitué la Provence au temps du roi René. Elle explique sa tolérance, étudie la vie économique de la communauté juive, essentiellement urbaine, ses institutions, et l'amorce des conversions, volontaires, ou forcées après la mort du roi suivie du retour des violences et des expulsions mettant un terme à l'âge d'or du judaïsme provençal.
Entre Tsarfat (France) et Séfarad (Espagne), les Juifs du Midi ont gardé tout au long du Moyen Age leur propre univers culturel et religieux. Même constatation pour l'époque moderne lorsque le cadre géographique se réduit à "quatre saintes communautés", les arba kehilot, se trouvant sous juridiction pontificale, Avignon, Carpentras, Cavaillon et l'Isle-sur-Sorgue. Au lendemain de la Révolution, le comportement politique des Juifs du Midi est beaucoup moins conformiste que celui des Juifs de l'Est de la France. Après 1945, la judaïcité méridionale se reconstitue, grâce à l'arrivée de Juifs originaires d'Afrique du Nord. Même s'il représente une rupture par rapport à l'antique communauté languedocienne, provençale ou comtadine, le nouveau judaïsme du Midi ne fait que perpétuer une longue histoire.