L'auteur étudie l'évolution du statut juridique et politique des Juifs en Roumanie après l'obtention de l'émancipation (1919) et jusqu'à sa radicale remise en question, en 1938, par le gouvernement antisémite Goza-Cuza. Il répond à plusieurs questions : Comment se concrétisa l'émancipation des Juifs de Roumanie ? Quels furent les actes législatifs qui déterminèrent leur nouvelle condition ainsi que celle de leurs communautés et de leurs institutions scolaires ? Quel fut le statut du culte israélite par rapport à la religion orthodoxe officielle ?
Entre Tsarfat (France) et Séfarad (Espagne), les Juifs du Midi ont gardé tout au long du Moyen Age leur propre univers culturel et religieux. Même constatation pour l'époque moderne lorsque le cadre géographique se réduit à "quatre saintes communautés", les arba kehilot, se trouvant sous juridiction pontificale, Avignon, Carpentras, Cavaillon et l'Isle-sur-Sorgue. Au lendemain de la Révolution, le comportement politique des Juifs du Midi est beaucoup moins conformiste que celui des Juifs de l'Est de la France. Après 1945, la judaïcité méridionale se reconstitue, grâce à l'arrivée de Juifs originaires d'Afrique du Nord. Même s'il représente une rupture par rapport à l'antique communauté languedocienne, provençale ou comtadine, le nouveau judaïsme du Midi ne fait que perpétuer une longue histoire.