Dossier qui privilégie la prise en compte de la manière dont les générations qui se succèdent contribuent à notre histoire et à notre humanisation.Si la transmission d'une culture, d'une croyance a longtemps semblé allé de soi, aujourd'hui l'éclatement des espaces intergénérationnels crée des situations dommageables . La transmission parentale reste encore à questionner.
L'auteur tente de réfléchir sur le sens fondateur se manifestant dans l'acte de transmission; transmission d'un nom, d'une culture, de valeurs. Selon lui, si l'acte de transmission n'a pas lieu peuvent se produire alors des ruptures et des conflits entraînant la mort imaginaire ou réelle d'un individu ou d'une collectivité. Il propose de réfléchir à une véritable éthique de la transmission; transmission non du pareil mais du différent.
L'auteur s'interroge sur la signification et le rôle de la transmission. Le lien social qui semble aller de soi dans les sociétés stables et sédentarisées se désagrège lors de situations de rupture tels que l'exode rural ou les migrations. Les attitudes de repli vers la tradition tout autant que le silence sur l'histoire et la mémoire collectives sont sources de destructuration. L'auteur tente de construire un autre rapport à la transmission et en propose une nouvelle éthique.
Le parcours critique de l'auteur se termine avec cet essai sur le malaise actuel et la responsabilité du psychanalyste en tant que citoyen. Le discours psychanalytique ne saurait s'abstraire de la culture, c'est-à-dire du politique qui aujourd'hui recèle en tant qu'élément innommable une part du religieux. L'ouvrage pousse les analystes, à l'écoute d'une parole à l'articulation de l'inconscient et du social, dans les retranchements de la cure. Entre la politique et l'éthique, l'auteur nous montre comment dans la langue même ils sont amenés à prendre la mesure du malaise de notre société et à rester vigilants face à toute entreprise de désubjectivisation politiquement organisée.