A travers l'analyse des discours et des débats remettant en cause la légitimité de la présence des musulmans sur le territoire national et leur réception, cet ouvrage décrit le processus de construction de l'islamophobie au cours du XXe siècle et jusqu'au début du XXIe siècle, le comparant à l'antisémitisme des siècles précédents.
Analyse socio-historique et ethnographique qui met en lumière l'invention des critères d'assimilation et les usages administratifs qui en sont fait, déterminés par la conjoncture historique, la concurrence de logiques administratives distinctes, les pratiques des agents sulbaternes et la "naturalisabilité" des candidats.
Depuis une vingtaine d'années, l'histoire de l'immigration en France est passée du statut d'objet plus ou moins illégitime dans le champs des sciences sociales à celui d'objet relativement reconnu, comme en témoigne la création de la Cité nationale de l'histoire de l'immigration. Mais l'histoire politique de l'immigration, l'histoire non pas tant des politiques migratoires que des immigrés en tant que sujets, reste encore à définir. Ce livre voudrait contribuer à combler ces lacunes en offrant une vision panoramique et dynamique de l'histoire des luttes de l'immigration postcoloniale depuis un siècle... (extrait de la quatrième de couverture).
L'étonnement provoqué par la révolte des banlieues populaires françaises de l'automne 2005 est le signe d'un certain aveuglement sur la dégradation des conditions de vie de millions d'habitants des cités populaires, entraînés par un processus de ghetoïsation multiforme : échec scolaire, ségrégation spatiale, précarisation sociale, discrimination à l'embauche et racisme ordinaire, déstruction des familles, etc. En partant du constat que la révolte des banlieues s'explique par une configuration sociale inédite qui articule plusieurs dimensions : rapport jeunes des cités-police, déstructuration de la condition de salarié, atteinte au peu de prestige social des "jeunes hommes des cités", etc., l'auteur analyse les conditions sociales du monde des cités et les facteurs conjoncturtels qui ont fait exploser le barril de poudre.
L'objectif de cette étude est de répondre à deux questions : pourquoi la transmission de la mémoire de l'immigration postcoloniale a tant de mal à s'effectuer ? Quels sont les obstacles à cette transmission ? À partir d'une enquête auprès de lycéens du quartier des Minguettes à Vénissieux, l'auteur étudie la transmission intergénérationnelle de la mémoire de l'immigration face aux "injonctions d'intégration". "Il s'agit d'une auto-socio-analyse indirecte, dans la veine de celle menée par Bourdieu sur le champ universitaire..." Les différents rapports au passé qu'entretiennent les héritiers et héritières de l'immigration postcoloniale, dans le cadre d'un rapport de domination hérité des structures sociales et des représentations construites pendant l'apogée de l'empire colonial français sont analysés ici.