Interpréter le monde social des acteurs, leurs actions et leurs discours, c'est d'abord prendre en compte leurs propres interprétations.Il s'agit de prendre les gens au sérieux sans les prendre à la lettre pour proposer une interprétation sans imposer une vérité. (Présentation de l'éditeur).
A propos du livre de Paul Yonnet (Voyage au centre du malaise français, 1993), analyse de la pertinence de la problématique ethnique. P. Yonnet analyse l'utilisation dans le discours de SOS-racisme du vocabulaire communautaire et conclut qu'avec l'abandon du principe d'assimilation au bénéfice de la promotion des identités ethniques c'est d'une part l'identité française elle-même qui se trouve menacée, et d'autre part les communautés, les cultures et les religions qui prennent le pas sur les individus.
Etude des rapports de l'ethnicité et de la citoyenneté à propos des migrants à partir du cas du Québec qui distingue les peuples fondateurs, les nations autochtones et les minorités ethniques.
Partant de l'idée que la manière dont se différencient les nations est proche de celle qu'adoptent les groupes ethniques, l'auteur étudie le cas d'un village à la frontière de la Sarre et de la Lorraine, à travers les aléas de son histoire et des modifications de son rattachement national. D'où l'idée que l'identité nationale se construit à partir des rapports entre les frontières symboliques (nationale, régionale, réligieuse, linguistique, etc.) et interrogation sur ce que pourrait être l'identité européenne une fois les frontières géographiques abolies, ce qui impliquera une renégociation des valeurs collectives et des sentiments d'appartenance.
Constatant que la définition de l'Indien des Andes dépasse le critère biologique, culturel, linguistique tout comme celui de paysan ou de membre d'une communauté, également flou, l'auteur retient l'approche subjectiviste qui consiste à reconnaître comme Indien celui que l'on considère et qui se considère comme tel, c'est-à-dire occupant une position de dominé et d'exploité dans des structures sociales inégalitaires. Il montre que ce sont les contextes sociaux de cette catégorisation qui expliquent la persistance de l'indianité.
Ouvrage collectif regroupant des contributions centrées sur les constructions et les mobilisations identitaires, sur des comparaisons internationales en matière de mobilisations ethniques et politiques, sur les discriminations et les stigmatisations.
Etude des changements d'identité des immigrants d'Arique sub-saharienne en Belgique avant et après 1960. Mobilisés par la situation politique et sociale de leur pays d'origine, ils militent dans des associations nationales et régionales communautaires mais s'impliquent peu dans des activités syndicales ou politiques belges.
Questionnement sur les inégalités d'accès à l'empoi et le rôle des politiques locales pour lutter contre l'ethnicisation des discriminations, mise au jour des dangers de racialisation de la société française par la pratique de la discrimination positive.
Etude du vécu de travailleurs sociaux d'origine étrangère dans des quartiers urbains du Nord - Pas-de-Calais. Mise en évidence de la confrontation à laquelle ils sont soumis entre leurs statuts, leurs fonctions, leurs orignes et leur mode de sociabilité.
Etude de l'évolution de la représentation et de la désignation des étrangers en France qui à partir du mouvement des sans-papiers devient plus discrimante et stigmatisante.
Etudiant les dispositifs locaux de lutte contre les discriminations initiés par le Fonds d'action sociale (en particulier par les Schémas locaux d'intégration), l'auteur met au jour le décalage entre les principes et la réalité du terrain. Elle souligne 1) que le principe d'égalité ne peut ignorer le poids des pratiques et des représentations ethniques, y compris dans les institutions publiques, 2) que la nation n'est pas la seule productrice d'identité, 3) que les mouvements sociaux doivent tenir compte des variables ethniques et religieuses, sous peine de voir s'instaurer une ethnicisation sauvage dans l'accès au logement, à l'emploi, à l'orientation scolaire.
Après avoir souligné les ambiguités du concept d'ethnicité qui relève des registres de la nation, de la classe et de la race, on suggère de rompre avec les approches idéologiques et l'on propose de problématiser des processus (de différenciation) plutôt que d'opposer des états (en termes de différences) et donc de ne conserver de l'ethnicité que sa forme adjectivée d'ethnique qualifiant la spécificité de processus d'appartenance symbolique liée à une commnauté d'origine supposée.
Typologie des comportements religieux de jeunes musulmans dans le Nord - Pas-de-Calais, entre intransigeantisme et transigeantisme, intégralisme et marginalisme.
Comme en France, les sans-papiers se heurtent en Belgique à la politique de la majorité gouvernementale, en outre les mouvements de mobilisation sont affaiblis par les clivages idéologiques et politiques.
Après avoir pris acte à travers les différentes contributions de l'ouvrage de la prise en compte croissante de la variable ethnique dans les mouvements sociaux et politiques, et dans les recherches, l'auteur conclut l'ouvrage en s'interrogeant sur les identités collectives, ethniques en particulier, et examine leur intérêt pour penser et évaluer la citoyenneté dans le cadre de la nation.