Etre sans abri lors de l entrée dans la vie adulte est une expérience en voie de développement dans les sociétés dites "post-modernes". L autonomie résidentielle est mise en cause par le chômage endémique. Les solidarités familiales constituent l ultime recours. Lorsque celles-ci sont compromises, la perspective de la rue devient obsédante. Fondée sur l'analyse de récits biographiques, l'analyse a pour objectif de repérer les différentes formes de l'expérimentation de l'inégalité, de la sujétion et de la misère. (Présentation de l'éditeur)
Les réticences à la prise en compte du créole dans l'école aux Antilles et les limites des rares expérimentations pédagogiques qui tentent de les dépasser sont liées à la complexité des enjeux de la reconnaissance de cette langue dans la vie sociale des pays en question. Ces enjeux dépassent de beaucoup la seule question scolaire et demandent finalement que ce soit sur l'ensemble des ressources langagières, et plus généralement culturelles, des Antilles, sur tous leurs acquis historiques, que soit appuyé l'effort de développement qu'il s'agit de susciter.
En Guadeloupe, Guyane et Martinique, l'option nationaliste, comme moyen de sortir de ce qu'il reste de situation coloniale, fait problème. Cet article a pour but d'approfondir ce que sont les fondements historiques et sociaux de ce problème et, d'autre part, de réfléchir sur les limites de la compatibilité entre la forme nationale de l'organisation politique et le plus grand épanouissement de la démocratie dans les territoires qui sont encore les départements français d'Amérique.
L'auteur donne ici la parole aux habitants de deux grands ensembles de la banlieue lyonnaise, les Minguettes et Bron-Parilly. Il analyse les manières de vivre l'espace d'une population disparate par son origine et son histoire. Il propose aussi une évaluation des différents modes d'habiter un milieu souvent stigmatisé à cause de l'environnement ou de la particularité des itinéraires, ou des formes d'habitat.
La parole est donnée aux habitants de deux grands ensembles de la périphérie lyonnaise, la ZUP des Minguettes et Bron-Parilly. Il s'attache à dégager les manières de percevoir et de vivre l'espace physique et social d'une population composite par ses origines, par son histoire.
Bien loin de signifier une volonté de séparation, l'affirmation d'une particularité que l'on désigne aujourd'hui sous le vocable d'ethnicité indique une revendication forte d'égalité dans des contextes sociaux où celle-ci est déniée à certains groupes. Au-delà de sa nécessité objective, cette revendication témoigne du paradoxe de son inscription dans des dynamiques qui, ouvrant largement aux individus le champ d'une pluralité d'identifications possibles, condamne à l'échec les replis communautaires qu'elle appelle. Un tel paradoxe ne peut être réduit que dans l'assomption d'une aspiration à l'universel qui s'enracinerait dans un véritable dialogue interculturel.
Ce dossier présente des articles sur la question de nation et sur la question du lien social et de la diaspora chinoise et arménienne. Le cas des Arméniens en France se révèle particulièrement intéressant en termes de stratégies de préservation d'une conscience nationale venant réactiver des ressources symboliques collectives. La référence au passé, notamment "guerrier", semble être partagé par les deux "nationalismes" qui s'affrontent au Moyen-Orient, à savoir le sionisme et le nationalisme palestinien. Enfin, le cas antillais est abordé en relation à la multiplicité des brassages et à l'impossibilité d'y enraciner un mythe fondateur. Ces caractères semblent faire des expériences antillaises une préfiguration des dynamiques identitaires et culturelles des sociétés contemporaines.
Hier, la première des grandes affirmations identitaire des Antilles : la négritude, en réduisant l'originalité des cultures antillaises à la part africaine de leurs origines, faisait de ces cultures une « nature » et donnait une image inadéquate de leur dynamique. Aujourd'hui, la créolité essaie de se déprendre de cet essentialisme mais n'y parvient guère, car elle reste accrochée en définitive à la problématique de l'origine qui enferme la créativité culturelle dans le respect d'une « authenticité » réifiante. L'une et l'autre, en tant que pensées où les faits de culture font l'objet d'une forte instrumentalisation politique et où l'identité s'épuise dans la filiation, sont fécondes en intégrismes. (Résumé de la revue).
Le coeur de l'idéologie républicaine sur lequel continue de reposer le système socio-politique français ainsi que son identité nationale, ne semble plus faire l'objet d'une adhésion sociétale aussi large que par le passé. La prétention à l'universalisme est en fait constemment mise en question. Comme d'autres sociétés développées, la société française se fragmente progressivement en une pluralité de sous-systèmes sociaux, dont les normes et les valeurs ne sont plus nécessairement congruentes au niveau national.
A propos de l'intégration des populations issues de l'immigration en France, l'auteur s'interroge sur la terminologie en cours dans les débats actuels : assimilation, culture, identité culturelle, ethnicité.
Révision du débat sur l'alternative assimilation ou Multiculturalisme à travers le modèle français de l'assimilation des étrangers à la culture nationale. Les représentations de l'identité et le mythe des origines sont étudiés ainsi que les stratégies d'identification et le rôle de l'ethnicité (illusion idéologique ou réalité sociale) dans l'affirmation identitaire des minorités ethniques (et en particulier des générations issues de l'immigration).
Discrimination et racisme à l'égard des Antillais en France. Les aspects idéologiques, les caractéristiques de l'immigration antillaise, les causes de marginalisation, la comparaison avec le racisme anti-maghrébins, la prédominance de la différence raciale sur la différence culturelle dans le processus de ségrégation.
La situation des Antillais : Guadeloupéens et Martiniquais en France : un exemple permettant de vérifier l'hypothèse selon laquelle les processus de mobilisation identitaire ont pour principale origine la discrimination et la stigmatisation des minorités culturelles. Evolution de l'immigration antillaise en France, son caractère économique, l'exclusion sociale liée à une distinction de classe, le mythe assimilationniste, la mobilisation communautaire et ses limites, le rôle déterminant des rapports sociaux.
Trois grands types de préoccupations au cours de cet atelier : 1) resituer le problème de la pédagogie interculturelle dans le cadre plus vaste de la lutte des classes et de ses incidences au sein de l'institution scolaire; les difficultés rencontrées dans la formation et l'enseignement en Afrique; positions de quelques expériences et méthode pédagogique : la conscientisation de FREIRE (P.) et les travaux de PAPERT (S.); 2) définir le conceptde culture et plus précisément de culture scolaire : réussite scolaire et intégration sociale, rapports sociaux de domination entre cultures. Analyse de la réussite et de l'échec scolaire en fonction de la trajectoire migratoire; 3) exposer de diverses expériences sur le terrain : recherche-action et adoption de stratégies locales liées aux caractéristiques sociales et culturelles des sous-groupes sociaux concernés. Proposition d'un plan de formation des travailleurs sociaux en France.