Ouvrage portant sur le processus d'occultation ou de dévoilement des identités ethniques et de leur instrumentalisation tantôt par les groupes majoritaires, tantôt par les groupes minoritaires.
Dans les sociétés occidentales contemporaines, la présence de communautés constituées sur la base de critères ethniques, religieux, linguistiques, culturels, nationaux est désormais bien établie. Cependant, exprimer des revendications spécifiques suscite parfois des craintes. Les manifestations du "fait communautaire" sont qualifiées de "positives" lorsqu'elles conduisent à une reformulation identitaire visant à une meilleure intégration. A contrario, elles sont taxées de "communautaristes" lorsqu'elles se radicalisent et risquent de porter atteinte à la cohésion nationale.
En France comme au Royaume-Uni, la fermeture progressive des frontières aux migrants a engendré une augmentation massive de l'immigration clandestine. Le débat politique se focalise sur la volonté réelle des pouvoirs en place ainsi que sur leur capacité à maîtriser ce flux. Le droit d'asile en est la première victime. L'un des plus grands défis pour ces deux pays est de concilier leur lutte contre les clandestins avec leurs besoins réels en migration.
Etudier le monde juif anglais de 1830 à 1914 en exploitant des sources longtemps négligées permet de tracer le portrait d'une Communauté aux traits changeants, constituée de familles bourgeoises à la recherche d'une intégration qui se trouve remise en cause après 1830 par l'arrivée de vagues successives de Juifs venus d'Europe centrale et orientale. A notre époque si sensible aux questions d'accueil ou de rejet de populations d'immigrants, les réactions de la société victorienne, paradigme des sociétés 'civilisées' du 19e siècle mettent en lumière la survie de stéréotypes, la montée d'une xénophobie de type nouveau mais aussi les facteurs d'intégration d'une minorité dans une nation occidentale.