L'histoire et l'analyse de contenu des mots : assimilation, insertion, intégration dans le discours de la politique d'immigration et de l'administration des années 1981 à 1991. Une histoire en forme de chassé-croisé : à chaque mot son camp, à chaque moment son mot; mais aussi des échanges et des emprunts d'un camp à un autre. Avec, au centre de ce débat sémantique, la place des étrangers et des immigrés au sein de la société.
Ce dossier rend compte des échanges d'expériences, débats, réflexions sur la citoyenneté, l'exclusion sociale, la vie associative; recherches sur de nouveaux lieux de formation et d'échange permettant à chacun, particulièrement aux jeunes et résidents étrangers de trouver leur mode de participation sociale.
A travers l'histoire de la ville de Dreux, Françoise Gaspard apporte son témoignage et cherche à analyser les causes de la montée de l'extrême-droite dans la commune dont elle fut le maire de 1977 à 1983. L'importance du vote pour le Front National (FN) a pour racines les mutations qui ont transformé l'économie et la société française, la montée du chômage et la sédentarisation des travailleurs migrants dans un habitat bon marché. A l'occation des élections municipales le Front national a mené une campagne de presse active et exploité les faiblesses de l'opposition en se présentant comme le seul discours capable d'incarner une identité nationale.
L'immigration et les débats qu'elle suscite, remettent en cause l'identité culturelle, la cohésion sociale de la France et nous renvoient à notre propre image.
Acculé à une montée constante du chômage en France, le gouvernement de mettre au point un système d'incitation au retour au pays d'origine. Il s'agit d'un dispositif d'aide à la réinsertion des travailleurs étrangers volontaires pour un retour définitif. A l'aide gouvernementale viennent s'ajouter, en principe, des aides fournies par les entreprises et par les organismes de protection sociale. Il est sûr qu'une telle politique ne peut aboutir sans un effort considérable des pays de retour, effort qui est loin d'être acquis. Si la volonté d'un retour existe, l'avenir des enfants, les incertitudes d'une nouvelle immigration rendent quasi impossible sa réalisation. L'immigré préfère attendre en France la fin de la crise actuelle.