A travers l'étude de la presse et d'autres sources, l'auteur soutient que l'effort de la classe dirigeante de Buenos Aires pour "argentiniser" la vague migratoire espagnole à la fin du XIXe siècle entraîna une aggravation des tensions qui existaient entre les Espagnols et les Argentins, aggravation qui commença lors de la crise de 1890 et qui culmina pendant la guerre de Cuba, alors que l'opinion argentine était favorable aux insurgés. La xénophobie commence à s'estomper à partir de 1898, lorsque l'attitude résolue des défenseurs de la cause espagnole trouve écho chez les intellectuels, contraires à l'intervention militaire nord-américaine à Cuba.