Dans le cas de l'exil, le retour s'impose comme étant la récupération d'un droit dont l'individu a été banni : celui de vivre dans son pays. Néanmoins, plus le temps de l'exil s'allonge, plus l'exilé s'adapte et trouve sa place dans la société d'accueil. En conséquence, lorsque le retour devient possible, cet exilé se trouve pris entre la mise en oeuvre de ce droit et une réalité qui, en raison d'implications familiales, sociales, économiques et professionnelles impose soit un report soit un abandon du projet de retour.
Cet ouvrage fait le point sur une question qu'il est convenu d'appeler l'exode des cerveaux, à savoir la traduction géopolitique donnée à la mobilité des scientifiques et des ingénieurs quittant leur pays au profit d'autres qui, tels les Etats-Unis, seraient ainsi passés maîtres dans l'art de « piller » les cerveaux. Cette nouvelle donne migratoire, qui ressemble parfois davantage à une circulation qu'à une émigration traditionnelle et définitive, présente des intérêts hier encore insoupçonnés tant pour les pays d'origine que pour les pays d'accueil. Ce sont les nouveaux enjeux de ces migrations que les auteurs analysent dans cet ouvrage à travers des études de cas et une réflexion théorique. L'exploration des politiques de récupération mises en oeuvre par certains pays d'origine éclaire particulièrement cette tendance actuelle qui voudrait que l'on ne parle plus de brain drain mais plutôt de brain gain).
Le retour est la fin des exils, même si l'on sait qu'il ne touche qu'une minorité des populations exilés. Pour les Chiliens, le retour représentait à la fois un droit et un devoir. En réponse à cette dialectique droit vs devoirs, les mouvements de retour n'attendirent pas la fin du régime militaire pour s'amorcer et se développer, créant une situation unique où un pays recevait ses exilés en même temps qu'il en éjectait d'autres. Afin de faire face à ces retours, considérés la plupart du temps comme difficiles, se mit en place une infrastructure fondée sur un réseau associatif. Après la restauration de la démocratie, l'action de ces associations fut intégrée dans le programme officiel mis en oeuvre par le gouvernement chilien pour favoriser l'accueil des retornados.
Bilan des connaissances sur l'assimilation, l'intégration, l'adaptation et comparaison de ces notions entre la France et les Etats-Unis.
Analyse de la migration aller et retour des exilés chiliens réfugiés en France suite au coup d'Etat survenu au Chili en septembre 1973, d'abord par une approche sociologique de l'ensemble de la communauté, puis par une approche anthropologique, en laissant les Chiliens eux-mêmes s'exprimer sur ce que fut leur long parcours d'exil, leurs stratégies migratoires, leurs projets migratoires et les motivations du retour.
L'article évoque certaines formes que peut prendre le retour d'exil. Il ne s'agit pas en l'occurrence de formes pathologiques. Chaque personne évoquée a su donner à son manque une réponse. Toutefois, pour tous, la nostalgie n'a fait avec leur retour, que changer d'objet. C'est effectivement parce que le passé est révolu qu'il est devenu objet de regret. Et pourtant rares sont les exilés qui valorisent le pays et la culture qui les accueillent.
Cette thèse articulée en quatre parties fait une analyse de l'exil que les réfugiés chiliens ont vécu pendant un certain nombre d'années en France, et leur retour au Chili, leur deuxième exil. La première partie délimite le cadre conceptuel du travail : la migration d'exil, les retours au pays dans les migrations internationales, les termes de l'altérité et les méthodes. La deuxième partie porte sur les réfugiés chiliens en France : la migration, les dynamiques d'intégration et les dynamiques de départ des personnes reparties grâce au programme de rapatriement volontaire. La troisième partie examine le contexte local du retour au Chili : les institutions chiliennes pro-retour, les dispositifs mis en oeuvre pour faciliter le retour, l'accueil et la réinsertion au pays d'origine, l'état des retours depuis le début de l'opération jusqu'en 1992. La quatrième partie traite, sur la base d'entretiens, des retours de ceux qui, exilés en France, se sont réinstallés dans leur pays : les dynamiques de retours et ses typologies, le nouvel exil ou la voie de la réinsertion sociale et de la réinsertion professionnelle, le problème de l'appartenance culturelle des enfants des réfugiés.
L'ambiguïté d'appartenance des réfugiés chiliens en France est-elle une composante d'un retour au pays d'origine après des années d'exil. Mise en place d'un programme de réinsertion au Chili en direction des réfugiés par le Service Social International (SSI).