Des études conduites dans plusieurs pays ont montré que les populations immigrées adultes tendent à avoir une mortalité plus faible que la population du pays d'accueil, malgré une situation socioéconomique défavorisée. Les hypothèses les plus fréquemment avancées pour expliquer ce paradoxe sont l'existence d'effets de sélection, les différences de régime alimentaire et les facteurs culturels relevant du mode de vie. La Belgique permet d'examiner ces explications grâce à la présence d'importantes communautés d'immigrés et à l'existence d'un registre national de population. La présente analyse compare le modèle de mortalité par cause des Belges de naissance à ceux des communautés les plus nombreuses (Italiens, Espagnols, Marocains, Turcs) et des immigrés des pays frontaliers ayant un mode de vie et un régime alimentaire similaires à ceux de la population belge. L'analyse des modèles de mortalité des immigrés de différentes origines et des Belges de naissance s'appuie sur des techniques de décomposition et des modèles de régression. Les raisons du paradoxe paraissent multiples, résultant à la fois des différences de mode de vie, de régime alimentaire et des infrastructures de santé du pays d'accueil. (Résumé de la revue)