Ce texte traite de la transition professionnelle des descendants d'immigrés nord-africains et de leurs conditions d'emploi sur le marché du travail en particulier sur les inégalités hommes-femmes, mais sans perdre de vue que cette catégorie de jeunes reste une composante de la jeunesse populaire qui, pour une part significative, provient des fractions paupérisées ou précarisées du monde ouvrier...
Les jeunes français issus de l'immigration sont de plus en plus nombreux à obtenir un diplôme supérieur au baccalauréat. A l'entrée de la vie active, leurs diplômes effacent-ils définitivement les effets de sélection du système éducatif ou bien restent-ils soumis à des effets de discriminations sociale ou ethnique du fait de l'origine nationale de leurs parents ? Chiffres à l'appui, cette étude démontre que la réussite scolaire des jeunes d'origine maghrébine n'entraîne pas un accès à l'emploi égal à celui des Français d'origine.
Cette étude, menée en 2002, comporte deux volets : le premier identifie les difficultés rencontrées par les jeunes issus de l'immigration dans l'accès à l'emploi et l'insertion professionnelle, selon leurs origines ; le second s'appuie sur des entretiens qualitatifs parmi les victimes, les acteurs et certains " observateurs " neutres. Elle cherche à identifier les logiques sociales et les conditions qui expliquent ces actes et leurs conséquences sur la conduite et les représentations des victimes.
Les auteurs décrivent ici les débuts dans la vie active des jeunes issus de l'immigration d'Afrique du Nord (Algérie, Maroc, Tunisie) et d'Europe du Sud (Espagne, Italie, Portugal) qui quittent la formation initiale après une expérience des études supérieures. A l'aide des données de l'enquête " Génération 98 " du Céreq, l'entrée dans la vie professionnelle de ces deux catégories d'anciens étudiants est comparée au devenir professionnel des jeunes d'origine française. Ce travail débute avec une présentation de la classification des origines nationales telle qu'elle est appliquée dans l'étude. Il est suivi d'un exposé des caractéristiques sociodémographiques et scolaro-universitaires des catégories ainsi définies. L'étude se focalise ensuite sur la période d'accès au premier emploi, la description de cet emploi et de celui occupé à la date de l'enquête. Les résultats indiquent que les conditions d'entrée dans la vie active des jeunes issus de l'immigration maghrébine sont plus difficiles et défavorables que celles des jeunes originaires d'Europe du Sud ou de France. Dans les trois catégories de jeunes étudiées, ce sont les jeunes femmes et, en particulier, les jeunes femmes d'origine maghrébines qui cumulent les temps de chômage les plus longs, travaillent plus souvent à temps partiel (sans le vouloir) et que l'on retrouve ne nombre sur des contrats aidés.
Recherche sur les étudiants de l'enseignement supérieur d'origine étrangère en région PACA, à partir de l'enquête Génération 98 du CEREQ, afin d'étudier leurs trajectoires d'insertion professionnelle, une fois sortis du système éducatif. A partir de données représentatives de l'insertion professionnelle des jeunes issus de l'immigration, en fonction de leur niveau de scolarisation, l'étude révèle la discrimination vécue par les jeunes d'origine maghrébine, marqués par un chômage de longue durée et par un déclassement ou une déqualification plus prononcée chez les femmes . Discrimination qui engendre un fort sentiment de victimisation pour un tiers d'entre eux, plus exacerbé chez les garçons et qu'ils attribuent en premier lieu au patronyme, puis à la couleur de la peau. En ce qui concerne les niveaux de diplômes, 33, 6 pour cent des étudiants d'origine maghrébine quittent l'université sans avoir obtenu le DEUG contre 16 ,3 pour cent des français d'origine. 52,8 pour cent soit un sur deux des Français d'origine maghrébine quittent l'enseignement supérieur sans avoir de diplôme.; Enfin la part d'étudiants d'origine maghrébine qui sortent aux niveaux les plus élevés de l'enseignement supérieur (I et II) reste faible (3,2 pour cent ) contre (4,1 pour cent pour les étudiants originaires de l'Europe du Sud) et 88 pour cent pour les Français d'origine.