L'enquête conduite par la Fondazione Nord-Est en octobre 1999 en Allemagne, en France, en Grande-Bretagne, en Italie et en Espagne à partir d'entretiens téléphoniques réalisés auprès d'un échantillon représentatif de 5000 personnes constitué de ressortissants de ces cinq pays avait pour objectif d'évaluer le sentiment de peur ou de bienveillance éprouvé vis-à-vis des immigrés et la fermeture ou l'ouverture à l'égard de l'immigration au seuil du XXIe siècle. Cet article dresse la carte des attitudes adoptées vis-à-vis de la population immigrée dans les cinq pays concernés, y compris en ce qui concerne la citoyenneté et le droit de vote. Si le phénomène migratoire est un sujet de préoccupation pour plus de 25 des interviewés, plus de 70 déclarent faire entièrement confiance aux immigrés communautaires. Le thème de la citoyenneté conduit à examiner l'attitude des personnes interrogées face aux droits sociaux et aux droits politiques.
Après avoir fait une mise au point statistique du phénomène migratoire en Italie, l'auteur examine, en se référant à la presse belge et au débat politique, les nouveaux choix normatifs, la phase d'application et l'objectif de l'intégration, l'attitude du milieu ecclésial et l'attitude de la population italienne à l'égard des étrangers. Une dernière partie est consacrée aux élections européennes et la participation des immigrés et des ressortissants communautaires.
Les étrangers présents en Italie au 31 décembre 1998 sont au nombre de 1 0333 235, chiffre obtenu à partir des permis de séjour, nombre géré par le Service de statistiques du ministère de l'Intérieur italien. Il convient d'ajouter à ces données le nombre de mineurs étrangers non enregistrés et les permis de séjour en cours de renouvellement, ce qui constituerait une augmentation de 21 . Cet article analyse les données statistiques de cette présence étrangère par aire géographique de provenance et par pays d'origine et présente sa répartition géographique en Italie, en étudiant plus particulièrement les nouveaux flux migratoires au cours de l'année 1998, la régularisation mise en place cette même année et la délinquance immigrée.